Le Mile-End attire de gros joueurs

Après les grands joueurs du secteur techno, ce sont les entreprises financières qui adoptent le Mile-End.

En effet, La Presse révélait ce matin que la Financière Sun Life va installer 300 employés dans l’édifice du 5445 de Gaspé. Cette décision s’inscrit « dans un plan de croissance » de l’entreprise, indique Geneviève Jutras, responsable des relations avec les médias chez Sun Life Canada.
Le Mile-End, qui se démarque comme étant le quartier abritant le plus d’artistes au Canada, est en proie à de profondes mutations depuis plusieurs années, notamment en raison de l’intérêt croissant des promoteurs immobiliers envers le potentiel de conversion des anciennes usines textiles en bureaux.
En 2011, la firme torontoise Allied Properties avait ainsi acheté l’immeuble du 5455 avenue de Gaspé pour plus de 35 000 000 $. Le rachat de ce bâtiment et de l’immeuble voisin, situé au 5445 de Gaspé, avait suscité un branle-bas de combat dans la communauté artistique qui craignait de se voir évincée du secteur qu’elle a pourtant contribué à rendre attractif. Au terme d’une négociation avec le nouveau propriétaire, le regroupement Pied Carré a réussi à conclure un bail préférentiel de 30 ans, assurant la préservation de 200 000 pieds carrés répartis sur quatre étages dans les bâtiments du 5445 et du 5455 de Gaspé.
La démarche avait été appuyée activement à l’époque par la CDEC Centre-Sud/Plateau Mont-Royal et par l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Les élus avaient notamment adopté des mesures de contrôle intérimaire visant à « baliser certains aspects du développement » dans le secteur Saint-Viateur Est, rappelle le conseiller de Vile pour le district du Mile-End, Richard Ryan. Il estime que ce sont en partie ces mesures de protection des ateliers d’artistes qui portent leurs fruits en rendant le secteur attractif pour de grandes entreprises.
« La mixité qu’il y a dans le quartier nous a plu », confirme Geneviève Jutras en expliquant que les installations du 5445 de Gaspé répondaient également à plusieurs « différents critères techniques ».
« On peut se réjouir quand arrivent de gros joueurs », affirme Richard Ryan qui insiste cependant sur l’importance de maintenir un équilibre entre les grandes multinationales et les petits organismes d’économie sociale comme Pied Carré. « Ce sont les petits qui attirent les gros, souligne-t-il toutefois. Le fait d’avoir gardé les artistes, ça nous a permis d’attirer d’autre monde. »
L’an dernier, la firme britannique Framestore avait par exemple annoncé un investissement de 4 millions de dollars pour l’agrandissement de ses bureaux dans le Mile-End et la création de 150 nouveaux emplois, avec l’aide d’un prêt de 1 million de dollars du gouvernement du Québec.
 

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