Boycott

De l’apartheid au génocide
la violence coupe l’appétit

Pour les dattes coloniales
les oranges sanguinaires
Les vins de terroirs occupés
l’eau pétillante au gaz mortel
Les avocats criminels de guerre
les fruits et légumes de la honte

De l’apartheid au génocide
l’indifférence se paie en vies

Les armes qu’on exporte
comme on achète des médicaments
sous leurs façades cosmétiques
tuent les enfants de Palestine
les mères et les filles de la terre
les pères et les frères du vent

Les fleurs de camps de réfugiés
tristes comme la mer assiégée
pleurent toutes les larmes du désert

N’achetons plus le silence
au prix de la paix

Poésie en contexte

Ce poème est né d’une recherche sur les produits israéliens sous le coup de la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) (mouvement visant les produits et entreprises qui profitent de ou soutiennent l’annexation illégale des territoires palestiniens par Israël).

Plusieurs organisations à travers le monde ont dressé la liste non exhaustives des produits à boycotter qui vont des dattes Medjoul (faisant l’objet de campagnes ciblées durant le mois du Ramadan) aux oranges Jaffa en passant par le fabriquant de systèmes maison d’eau gazéifiée SodaStream et plusieurs vins produits dans les colonies sur les plateaux du Golan ou ailleurs dans les territoires annexés par Israël (le Canada est d’ailleurs l’un des principaux marchés d’exportation des vins israéliens dont plusieurs se trouvent à la Société des alcools du Québec).

Alors que la Canada a signé un accord libre-échange avec Israël en 1997, des voix s’élèvent pour assurer un meilleur étiquetage des produits issus de l’occupation israélienne ou militent pour une interdiction du commerce en provenance des colonies illégales.

Entre temps, des groupes se mobilisent (au Québec comme ailleurs dans le monde) pour faire retirer les produits israéliens des étalages.