Le logement s'invite au conseil

En plus des habituels débats sur les politiques de stationnement, le conseil d’arrondissement a été interpellé sur des enjeux de logement.

À l’ouverture du conseil, le conseiller du Mile-End et responsable des dossiers de logement, Richard Ryan, a annoncé qu’un premier promoteur avait accepté de contribuer au fonds pour le logement social dans le cadre de la politique locale d’inclusion adoptée au printemps dernier. Le Conseil a ainsi procédé à l’adoption d’un projet de résolution en vue d’autoriser la démolition d’une ancienne dépendance et de l’agrandissement à des fins résidentielles du bâtiment situé aux 3518 à 3530, rue Durocher.
Préserver le patrimoine dans Milton-Parc
Or, la dépendance en question représente un intérêt patrimonial selon un énoncé préparé par la Division de l’expertise en patrimoine et de la toponymie de la Ville de Montréal en juin 2013 : « Érigée derrière la maison Desbarats construite en 1887 et démolie en 1952-1953, cette dépendance (à l’origine un garage avec logement à l’étage) témoigne du développement du secteur Milton-Parc et de l’Université McGill composé à la fi n du XIXe siècle de nombreuses maisons bourgeoises, ainsi que des modes de vie en milieu urbain des familles aisées à l’époque. Dernier témoin de l’occupation d’origine de ce site suite à la démolition de la maison Desbarats, cette dépendance témoigne aussi de la prédominance de l’architecture victorienne dans les quartiers bourgeois. »
Le projet d’agrandissement du bâtiment en vue d’accueillir des locataires étudiants, suscite par ailleurs de vives craintes du côté du Comité des citoyennes et citoyens de Milton-Parc qui s’inquiète de voir la population locale évincée par une population étudiante en croissance.
« Je veux parler de planification urbaine », a déclaré la militante Lucia Kowaluk qui demande à l’arrondissement d’intervenir pour préserver le caractère communautaire du quartier Milton-Parc qui est en voie d’être entièrement absorbé dans le « ghetto McGill ».
« C’est un trop gros problème pour que l’arrondissement puisse le régler », a cependant indiqué le maire d’arrondissement, Luc Ferrandez, qui affirme que le cadre législatif actuel n’accorde pas suffisamment de pouvoirs aux autorités locales. En tant que chef de l’opposition à la Ville de Montréal, le maire Ferrandez espère profiter de la négociation sur le statut de métropole de Montréal pour obtenir davantage de contrôle sur le développement local.
Encore des problèmes avec AirBnB
La question des locations touristiques illégales a également refait surface durant la séance, lorsque plusieurs résidents se sont plaints des nuisances causées par la présence de locataires temporaires dans un triplex de la rue Esplanade. « Il faut prendre action », a réclamé une résidente, Francine Furtado, qui affirme avoir déposé une plainte formelle à ce sujet en août dernier.
En attendant l’adoption d’un projet de loi destinée à encadrer l’hébergement touristique par le gouvernement du Québec, l’arrondissement affirme avoir entamé des démarches afin de monter des dossiers contre les propriétaires qui exploitent illégalement des logements locatifs à des fins commerciales.

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