Hallelujah : un requiem urbain pour Leonard Cohen

La « fée urbaine » Patsy Van Roost a souligné à sa manière l’anniversaire de décès de Leonard Cohen en imprimant au sol les paroles de la chanson Hallelujah.

Après l’annonce du décès du célèbre chanteur montréalais l’an dernier, elle avait été parmi les premières personnes à se recueillir devant la maison de Cohen, située en face du parc du Portugal. Patsy Van Roost raconte avoir hésité avant d’apposer la petite banderole qu’elle avait confectionnée dans son atelier du Mile End sur la porte de la demeure de son idole.
Pour l’amour de Cohen
Ces dix lettres, « Halleljuah », ont flotté au vent pendant plusieurs semaines, alors que le pas de porte de la maison de Cohen s’est transformé en véritable autel à la mémoire de l’auteur-compositeur-interprète qui aimait Montréal autant que Montréal l’aimait.

« Je suis folle amoureuse de Leonard Cohen. Pour moi, c’est comme un père », confie Patsy Van Roost qui tenait à souligner l’anniversaire du décès de l’homme à la voix d’or.
Avec l’aide de bénévoles recrutés sur Internet, elle a entrepris de reproduire au pochoir les principaux couplets de la chanson Hallelujah, l’une des pièces les plus connues et des plus reprises de Leonard Cohen. Tout a été « fait une lettre à la fois, à l’exacto », explique la fée urbaine qui a passée des jours à travailler bénévolement sur le découpage des pochoirs avec une demi-douzaine de volontaires, dont le bédéiste Michel Rabagliati.
Un hommage au ras du sol
Alors que de nombreux et grandioses hommages étaient rendus à Cohen, du concert « Tower of song » au Centre Bell au dévoilement de la fresque murale réalisée par MU au centre-ville, Patsy Van Roost a souhaité faire une œuvre éphémère dans le but de « créer un espace sacré » là où l’artiste a vécu au cœur du Plateau.
Tout autour du parc du Portugal, elle a donc imprimé à la craie aérosol les paroles de la chanson Hallelujah. « On a essayé de rythmer l’impression avec les pas du marcheur », explique l’artiste qui a passé cinq heures mardi (7 novembre) à tracer les vers de la chanson-fleuve, découpés en 57 pochoirs, alors que des fans de Cohen, originaires de partout dans le monde, venaient se recueillir devant la maison du chanteur.
« J’accompagnais tous ces inconnus », se souvient Patsy Van Roost, encore émue d’avoir entendu un itinérant qui la regardait travailler lui dire : « C’est une bonne idée, le jaune, c’est comme la lumière qui sort du sol. » Comment interpréter ce commentaire spontané autrement que comme un écho à l’hymne de Cohen : There is a crack in everything, that’s how the light get’s in?

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