Gas station MTL : au-delà du canular

Comme le rapportait Pamplemousse.ca lundi dernier, le projet de Gas station MTL était bel et bien un canular.

« Nous ne sommes ni propriétaires du terrain et nous n’avons pas déposé de demande à l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, confirmaient dans un communiqué anonyme publié mardi (10 novembre) sur Facebook, les instigateurs de cette action de brouillage culturel. Notre intention avec le projet fictif, The Gas Station Mtl, était de faire réagir les citoyens sur un projet improbable pour qu’ils réalisent l’importance de définir ce qu’ils veulent vraiment pour leur quartier. Nous pensons que ce site a un potentiel pour recevoir un projet de qualité sans pour autant le détruire. La structure actuelle peut être réhabilitée. »
S’il ne cautionne pas l’initiative, Philippe Letarte voit d’un bon œil cette démarche de réappropriation symbolique du terrain vague. « Une de nos missions, c’est d’attirer l’attention sur la problématique des terrains vacants », explique le cofondateur de Lande, une jeune entreprise d’économie sociale qui vise à accompagner les communautés dans les processus de réappropriation et de redéveloppement des terrains laissés à l’abandon.
Une quinzaine de personnes ont d’ailleurs manifesté leur intérêt pour la réhabilitation du terrain situé à l’angle de Mont-Royal et Boyer via la plate-forme interactive de Lande.
Le problème de la contamination
À l’heure actuelle, le terrain situé au 962, Mont-Royal Est ne figure pas dans le Répertoire des terrains contaminés québécois, mais il est très vraisemblablement contaminé aux hydrocarbures étant donné qu’il s’agit d’une ancienne station-service.
« Les terrains constituant un risque significatif à la santé ou à l’écosystème ou présentant un impact sur l’environnement et les biens doivent faire l’objet de mesures d’intervention », précise la Politique de protection des sols et de réhabilitation des terrains contaminés qui prévoit par ailleurs une exception pour la « contamination des sols par des produits pétroliers ».
La procédure d’évaluation des risques est un processus complexe impliquant plusieurs ministères et le suivi de gestion des terrains contaminés est parfois négligé par les autorités. Un reportage de la Facture révélait récemment que le Rapport de surveillance des biogaz et caractérisation des déchets, réalisé en 1994 par le Service des travaux publics de la Ville de Montréal a été gardé sur des tablettes pendant près d’un quart de siècle. Le rapport recommandait pourtant « d’examiner s’il y a effectivement danger pour la santé et la sécurité des résidents » sur de nombreux terrains contaminés situés sur d’anciens dépotoirs.
C’est Benoît Fortier, propriétaire d’une résidence située aux abords du parc Baldwin, qui a tiré la sonnette d’alarme dans ce dossier.

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