Une deuxième vie pour les arbres abattus

Un entrepreneur du Plateau souhaite donner une nouvelle vie aux arbres abattus à Montréal.

« Il y en a énormément, des arbres qui sont coupés : c’est vraiment triste », constate l’ébéniste Mathieu Pellerin (MATPEL). Il s’insurge de savoir que la majorité des arbres abattus à Montréal sont simplement transformés en copeaux pour être brûlés.
Depuis 2011, près de 15 000 frênes ont ainsi été abattus et des dizaines de milliers d’autres sont encore menacés, malgré la stratégie de lutte contre l’épidémie d’agrile.
L’an dernier seulement, quelque 500 frênes ont été abattus sur le Plateau.
Éco-ébénisterie locale
C’est dans ce contexte que Mathieu Pellerin a élaboré le projet d’ébénisterie écologique SLABS qui vise la récupération d’arbres urbains abattus.
Lancé le mois dernier, après deux ans de développement, le projet s’inscrit dans une volonté de valoriser le bois issu de la foresterie urbaine, mise de l’avant notamment par le Conseil régional de l’environnement de Montréal et la Maison du développement durable.
L’équipe de MATPEL, dont l’atelier est établi dans le Plateau Est, offre ainsi de transformer les arbres abattus en « mobilier d’art », en les débitant en planches à travailler plutôt qu’en rondins à brûler. L’approche, « on ne peut plus locale » et « on ne peut plus écologique », insiste Mathieu Pellerin, remporte un franc succès, car elle permet à des propriétaires de donner une deuxième vie à leurs arbres.
Pas d’arbres du domaine public pour l’instant
Jusqu’à présent, MATPEL intervient uniquement sur le domaine privé, mais l’entreprise aimerait également pouvoir récupérer les arbres du domaine public.
« L’accès aux arbres du domaine public n’est pas simple », note cependant le directeur général de la Société de développement de l’avenue du Mont-Royal (SDAMR), Charles-Olivier Mercier. C’est à regret que le projet de la SDAMR de faire transformer par MATPEL les deux peupliers morts du parc des compagnons de Saint-Laurent a donc été abandonné.
Du côté de l’arrondissement, on explique que le fait de céder de gré à gré des arbres à une entreprise privée passerait par un processus complexe.
L’an dernier, l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce a plutôt opté pour la mise à l’encan des arbres abattus. L’arrondissement de Rosemont-La-Petite-Patrie a pour sa part mis en place un partenariat avec le programme Écolo-Boulot pour la transformation des frênes atteints par l’agrile.
« On ne s’est pas encore lancé là-dedans, indique la conseillère d’arrondissement du district de Lorimier, Marianne Giguère. Ça ne veut pas dire qu’on est fermés », insiste-t-elle en faisant valoir la sensibilité de son administration pour la préservation et la mise en valeur des arbres sur le domaine public.

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