Saint-Denis vibre à une nouvelle fréquence

L’inauguration du projet Fréquence marque le début d’un temps nouveau pour la rue Saint-Denis qui réinvente son image de marque.

La directrice générale de la Société de développement commercial (SDC) de la rue Saint-Denis, Caroline Tessier, n’a qu’un seul objectif en tête : redorer la réputation de l’artère. « On fait tout pour stimuler le changement de l’image de la rue Saint-Denis », explique celle qui est entrée en poste l’an dernier.
Une rue vibrante
Depuis la fin des travaux majeurs qui ont lourdement pesé sur la vitalité commerciale de Saint-Denis, la rue a repris du mieux. « Il faut rappeler qu’on a plein de commerces qui sont ouverts », insiste Caroline Tessier. Le taux d’inoccupation des locaux a baissé drastiquement et se rapproche de celui du centre-ville.
Le projet Fréquence, réalisé en collaboration avec Conscience urbaine, propose justement de mettre en valeur la dynamique commerciale renouvelée de Saint-Denis. Nouvelle signalétique, nouveaux aménagements, habillage des vitrines : tout est mis en œuvre pour marquer la présence et la vitalité des quelque 300 commerces qui y ont pignon sur rue.
De l’espoir, malgré les défis

« On voit la lumière au bout du tunnel », confie Charles Abitbol, propriétaire de la boutique Olam.
S’il se dit confiant par rapport à l’avenir de la rue, il ne se fait pas d’illusions. « Ce n’est pas une rue qui va mal dans une économie florissante. C’est une rue qui a souffert dans une économie en mutation », analyse le commerçant établi sur Saint-Denis depuis 20 ans.
Or, en plus de s’adapter à la transformation en cours du commerce de détail, les commerçants doivent absorber des hausses de coûts importantes, notamment en raison du taux de taxation, souligne-t-il. Par exemple, sa facture de taxes municipales est passée de 3000 $ à 16 000 $ par an au cours de la dernière décennie.
Le coût des taxes est l’un des principaux freins à la relance de la rue, confirme la directrice de la SDC. Caroline Tessier explique par contre ne pas souhaiter consacrer trop d’énergie à des enjeux sur lesquels elle n’a aucune prise. Elle préfère, dit-elle, se consacrer à « lancer un mouvement » pour rehausser l’attractivité de l’artère commerciale.
« Ce qu’on veut, en fait, c’est insuffler de la fierté », lance-t-elle.
Renouveau et continuité
Le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal abonde dans le même sens. « Il faut aimer nos rues », affirme Luc Ferrandez qui entend travailler de concert avec la SDC pour « faire de Saint-Denis ce qu’elle devrait être », c’est-à-dire une artère où cohabitent le commerce et le patrimoine.
Suivant l’exemple du boulevard Saint-Laurent qui s’est remis, lentement mais sûrement, des travaux majeurs d’il y a dix ans, la rue Saint-Denis se prépare à revivre des heures de gloire.
Que ce soit par le biais d’interventions permanentes, comme la réalisation de murales dans le cadre du projet Saint-Denis littéraire mis en œuvre dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de Montréal, ou par le biais d’interventions ponctuelles comme le projet Fréquence, Saint-Denis vibre à nouveau.

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