Rue piétonnes : le Plateau marche en tête de peloton

Alors que l’enthousiasme pour les rues piétonnes et partagées est en pleine croissance à Montréal, le Plateau continue de paver la voie en la matière.

De la plus ancienne aux plus récentes, le Plateau compte sur son territoire six des 40 rues piétonnes et partagées de Montréal. Entre la rue Prince-Arthur Est, et réaménagée de fond en comble depuis l’an dernier, et la rue Roy, transformée en place publique cette année, le Plateau demeure un haut lieu d’expérimentation urbaine.
Rue Prince-Arthur : un cas d’école
Piétonnisée près de 50 ans avant l’implantation du programme des rues piétonnes et partagées lancé par la Ville de Montréal en 2015, la rue Prince-Arthur avait besoin d’une cure de rajeunissement. « C’est de la chirurgie plastique », lance carrément la conseillère d’arrondissement Christine Gosselin qui souligne que de nombreuses contraintes ont forcé les urbanistes à redoubler d’inventivité. Elle évoque « quelques difficultés particulières d’aménagement » que sont la géométrie variable de la chaussée, les exigences du service de sécurité incendies ainsi que la mixité commerciale et résidentielle de la rue.
Après deux ans de travail, l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal peut se targuer d’avoir créé « la première rue véritablement piétonne », s’emballe Christine Gosselin. Contrairement à la plupart des principales rues piétonnes qui font le charme de Montréal, la rue Prince-Arthur n’est pas simplement une rue fermée à la circulation automobile où un corridor central demeure dégagé en tout temps pour les véhicules d’urgence ou les véhicules de livraison. Des zones de livraison désignées et des accès d’urgence pour les camions-échelle des pompiers ont été aménagés aux intersections de manière à faire de Prince-Arthur une allée exclusivement piétonne reliant le boulevard Saint-Laurent au carré Saint-Louis.
La portion plus large et dégagée de la rue, celle située à l’ouest de Coloniale, a été quant à elle été conçue pour devenir « une place publique », explique Christine Gosselin. Accessoirement, la place est suffisamment grande pour permettre l’évacuation d’urgence du Café Campus. Des ancrages polyvalents au sol permettent par ailleurs de transformer la place en marché public le jeudi après midi ou en piste de danse pour les 5 à 7 dansants qui s’y tiennent tous les mercredis, vendredis, samedis et dimanches de l’été.
Terrasses Roy : une place du village du XXIe siècle
À beaucoup plus petite échelle, c’est le même esprit de place publique qui est au cœur du projet de piétonnisation de la rue Roy entre Coloniale et de Bullion. « C’est un noyau de village », explique encore Christine Gosselin qui souligne que le projet-pilote de la rue Roy s’inscrit dans la foulée d’une série d’interventions dans le secteur visant à « redéfinir les usages du quartier ». De la place Guilbault au parc Devonshire en passant par les Terrasses Roy, l’arrondissement cherche à créer de nouveaux espaces de vie de quartier.
Un mois après leur inauguration officielle, les Terrasses Roy seront d’ailleurs l’hôte ce jeudi (20 juillet) de la troisième édition de l’événement Rue Fermier du Santropol Roulant qui met en valeur l’agriculture urbaine et la production maraîchère locale.

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