Rentrée mouvementée au conseil d'arrondissement

Opposants et partisans des politiques de l’arrondissement ont croisé le fer lors de la séance du conseil du 8 septembre.

Les opposants attendaient les élus de pied ferme. Un peu avant l’ouverture de la séance, une trentaine de personnes étaient massées devant l’entrée de l’Excentris pour manifester leur opposition aux dernières mesures d’apaisement de la circulation et de tarification du stationnement sur rue.
À l’intérieur, la salle Fellini, prêtée par l’Excentris dans le cadre d’un partenariat avec l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, était bondée.
Sur la trentaine d’interventions inscrites à la période de questions, une dizaine environ portaient sur des questions liées aux vignettes de stationnement ou à la circulation automobile. Opposants et partisans des politiques de l’arrondissement en la matière se sont échangé le micro, chacun restant plus ou moins campé sur ses positions.
« Je suis vraiment ravie de ce qui a été fait », a commenté Julie Patenaude, une résidente de Rosemont qui emprunte quotidiennement la piste cyclable Laurier pour se rendre à son lieu de travail dans le Plateau Est. Applaudie d’une partie du public dans la salle, elle a qualifié de « réactionnaire » certaines des positions des opposants et a critiqué vertement les médias qui servent de porte-voix à ces critiques.
Serge Chaussé qui exploite une clinique dentaire sur le boulevard Saint-Joseph Est a pour sa part accusé l’arrondissement de procéder à une « expropriation » des professionnels du boulevard Saint-Joseph avec l’implantation de nouvelles vignettes. « On n’en veut pas. Personne n’en veut », a-t-il lancé au sujet des vignettes mensuelles et quotidiennes sous les applaudissements soutenus d’une autre partie de la salle.
« Ce débat public là est utile », a insisté le maire d’arrondissement, Luc Ferrandez qui a une fois de plus rétorqué que les ventes de vignettes vendues semblent indiquer un engouement et que la politique de tarification de l’espace public de stationnement demeure un élément central de son programme.
Il se dit bien conscient qu’il « court la chance de ne pas être réélu » en raison de l’opposition suscitée par ses décisions en matière de circulation et de stationnement, mais il demeure inflexible dans sa volonté d’aller de l’avant avec son programme. Luc Ferrandez a par ailleurs souligné que la volonté de l’administration Coderre de centraliser la gestion des vignettes risque de lui couper l’herbe sous le pied.
Plusieurs critiques accusent les élus d’être déconnectés de la population. C’est le cas notamment de Jean-Pierre Saraz, l’instigateur d’une pétition qui a récolté plusieurs milliers de signatures, qui dit avoir passé « 28 jours sur le terrain » auprès des résidents et des commerçants et constater un ras-le-bol dans le district De Lorimier. Un résident de la rue de Brébeuf, Michel Pauzé, dit observer la même exaspération dans le Petit Laurier.
« Il n’y a pas d’écoute », a pour sa part déploré Georges Forest qui se présente comme un « opposant modéré » à Projet Montréal et qui met en doute la fiabilité de certaines données sur lesquelles s’appuient les élus pour justifier leurs politiques. « On a l’impression d’être dans un laboratoire », a pour sa part déclaré Daniel Dumas qui se dit satisfait de la diminution du trafic de transit dans l’arrondissement, mais qui s’inquiète des déséquilibres que peuvent causer les nombreux changements survenus récemment sur le Plateau.
Durant la période de questions, qui s’est étendue sur plus de deux heures, plusieurs autres résidents ont pris le micro pour exprimer leur satisfaction concernant les mesures d’apaisement de la circulation. La polarisation des débats sur les vignettes et la circulation tend à prendre beaucoup de place lors de la période de questions du public, éludant parfois d’autres enjeux importants.

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