La sécurité alimentaire mise à mal

Le milieu communautaire s’inquiète des impacts de la nouvelle politique de tarification de Moisson Montréal et de la suppression du programme Bonne Boite Bonne Bouffe sur la sécurité alimentaire.

Selon la CDC Action Solidarité Grand Plateau (CDC ASGP), la fermeture de Bonne Boite Bonne Bouffe privera près de 175 familles de l’accès à des fruits et légumes bon marché, alors que la nouvelle politique de tarification des dons de Moisson Montréal engendrera des coûts de près de 15 000 $ pour les organismes œuvrant en sécurité alimentaire.
La lutte contre l’insécurité alimentaire mise à mal
Ces changements « affectent presque tous les groupes travaillant en sécurité alimentaire », affirme l’attachée politique du député de Mercier Amir Khadir, Émilie-Cloé Laliberté. En marge d’une conférence de presse organisée par Québec solidaire vendredi dernier, elle rappelait que plusieurs organismes du Plateau, dont le Centre d’aide à la famille qui présente déjà un déficit de 14 000 $ cette année, sont frappés de plein fouet par ces nouvelles mesures annoncées à la fin août.
« Alors que nous travaillons pour résorber un tant soit peu la problématique de la faim et de l’accessibilité alimentaire, nous constatons malheureusement qu’elle s’accentue et s’accentuera davantage avec ces nouvelles mesures », fait valoir Michelle Hangnilo, organisatrice communautaire à la CDC Action solidarité Grand Plateau, dans une lettre acheminée la semaine dernière à Pamplemousse.ca.
Des besoins croissants
Les statistiques de la banque alimentaire du Centre d’aide à la famille, qui a desservi plus de 13 000 personnes entre 2011 et 2015, montrent une progression marquée depuis quatre ans. Alors que quelque 2 600 personnes avaient recours au dépannage alimentaire en 2012, le chiffre avait bondi à plus de 3 500 en 2015. Entre avril et septembre de cette année, un peu plus de 1 700 personnes avaient déjà eu recours au service de la banque alimentaire.
La dernière analyse territoriale du Plateau réalisée par Centraide en 2013 soulignait que plus du quart des ménages du Plateau, soit près de 30 000 personnes, vivent sous le seuil de faibles revenus.

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