Jardins éphémères : l'agriculture urbaine se réinvente

Plus de 40 ans après la mise en place du programme municipal des jardins communautaires, une nouvelle approche d’agriculture urbaine émerge.

Contrairement aux jardins communautaires traditionnels qui visent principalement la production maraîchère locale, les jardins collectifs comme le Jardin Éphémère Laurier Ouest inauguré la semaine dernière sont avant tout des lieux d’animation urbaine et des espaces d’apprentissage.
Plus axés sur la dimension récréative et pédagogique de l’agriculture urbaine, ces projets accompagnent ou précèdent souvent des processus de réappropriation ou d’affectation temporaire ou transitoire de terrains vacants. De plus en plus, des projets de ce type sont réalisés dans une perspective de revitalisation urbaine, notamment sur les artères commerciales.
Des modèles en développement
« Il n’y a pas vraiment de modèle », explique Thibaud Liné, coordonnateur des programmes chez Ça Pousse! En fonction des contraintes établies par le propriétaire, des objectifs visés par le promoteur et des processus mis en place par les accompagnateurs, les projets s’adaptent au site et au contexte.
Dans le cas du Jardin Franchère sur Mont-Royal Est, le propriétaire a par exemple accepté de prêter son terrain à la Société de développement commercial de l’Avenue du Mont-Royal sans établir de terme, mais se réserve toutefois le droit de reprendre le terrain pour un éventuel projet de construction. Comme son nom l’indique, le Jardin Éphèmère Laurier Ouest est un projet à durée limitée dans le temps, le propriétaire du terrain espérant y faire construire un immeuble dès l’an prochain s’il obtient les permis nécessaires.
Les aménagements privilégiés sur le site sont donc principalement des bacs en bois avec banc et terrasse, afin d’éviter les plantations en plein sol.
Entre réappropriation et appropriation
« Le défi c’est que les gens viennent », souligne Fanie St-Michel, la directrice de l’organisme Conscience urbaine. Contrairement aux jardins communautaires où les parcelles sont attribuées à des individus, les jardins collectifs n’appartiennent à personne en particulier et il faut donc organiser des activités pour attirer les gens et les inciter à s’approprier les projets.
« Je vais amener des enfants ici pour faire du dessin, pour faire de la peinture », s’enthousiasme Gilles de Fraguier, propriétaire de la boutique et atelier Lézard Créatif, rencontré à l’inauguration du Jardin Ephémère Laurier Ouest la semaine dernière.
D’ici la fin de la saison des récoltes, Ça pousse! organisera par exemple une série d’ateliers éducatifs sur le jardinage urbain. Conscience urbaine réalisera pour sa part diverses activités de médiation, dont la création d’une murale participative sur le mur attenant au jardin.

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