Immeubles vacants incendiés : « Ça va faire! », dit Jonathan Lapalme

Pamplemousse.ca a joint le spécialiste du design urbain alors qu’il participe à un événement qui se penche sur l’utilisation des bâtiments vacants à Paris.

Appelé à commenter le récent incendie qui a détruit un immeuble vacant sur l’avenue du Parc, Jonathan Lapalme ne mâche pas ses mots.
Une hécatombe de bâtiments historiques
« C’est le sixième bâtiment historique qu’on perd [dans un incendie] à Montréal », lance le fondateur et propriétaire de l’atelier Les Interstices, qui a été invité en France dans le cadre des Entretiens Jacques-Cartier pour présenter les projets sur lesquels il travaille, dont la plateforme collaborative H-MTL, développée avec Héritage Montréal.
« Tout ce que ces bâtiments-là avaient en commun, c’est qu’ils étaient vacants », souligne-t-il en faisant remarquer que les immeubles vacants sont considérés comme étant à « risque très élevé », selon la catégorisation des bâtiments du service de Sécurité incendie de Montréal. « Ça va faire! », tranche celui qui assiste aujourd’hui même au Meet Up sur l’urbanisme temporaire à Paris.
Un potentiel à mettre en valeur
Le Plateau Mont-Royal compte au moins une quarantaine de bâtiments inoccupés répartis sur l’ensemble du territoire, comme en en atteste la carte interactive de l’arrondissement.
L’immeuble du 3464, avenue du Parc, détruit dans l’incendie de mercredi, figurait parmi la liste des propriétés qui présentent un potentiel de réhabilitation du cadre bâti.
Cette liste inclut des bâtiments de valeur historique, comme la maison centenaire de la rue Cherrier, ou d’intérêt patrimonial comme l’ancien presbytère de l’Église Saint-Louis-de-France qui figure d’ailleurs sur la liste des témoins architecturaux significatifs du Plateau.
Héritage Montréal consacre d’ailleurs une fiche au bâtiment de la rue Roy, conçu en 1937 par les architectes Labelle et Simard, qui a été construit en remplacement de la première église Saint-Louis-de-France… détruite dans un incendie en 1933.
L’occupation comme protection
« L’occupation, même temporaire ou partielle, est la meilleure protection », assure Mallory Wilson, cofondatrice d’Entremise : un organisme à but non lucratif qui cherche à faciliter les usages transitoires de bâtiments vacants à Montréal et qui fera l’objet d’une présentation ce soir dans le cadre de la première édition de Local Design +.
La spécialiste en conservation du patrimoine bâti fait ainsi écho au plaidoyer du collectif Kabane 77 pour la préservation d’un édifice abandonné du Mile-End. Le bâtiment, situé au 77, Bernard Est, ne figure d’ailleurs pas dans l’inventaire de bâtiments inoccupés de l’arrondissement.

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