Immeuble du 3725, Saint-Denis : Québec doit surseoir à la vente

L’ancien siège de l’Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) doit demeurer un immeuble à vocation publique.

C’est ce qu’affirmaient ce matin les députés de Mercier et de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Amir Khadir et Manon Massé, qui tenaient une conférence de presse ce matin aux côtés de groupes communautaires, dont le Comité Logement Plateau Mont-Royal, Action Solidarité Grand Plateau et le groupe de ressources techniques Atelier Habitation Montréal, qui réclament que le bâtiment situé à l’angle des rues Cherrier et Saint-Denis soit affecté à besoins de la communauté, particulièrement en matière de logement social.
Ils réagissent ainsi à l’annonce de la mise en vente prochaine de l’ancien Institut des sourds et muets.
« Puisque la spéculation des terrains s’accentue et que les condominiums s’érigent en grand nombre dans les quartiers centraux de Montréal, le développement de logements communautaires pour les familles devient toujours plus ardu. Le 3700, Berri représente une réelle opportunité dans l’arrondissement Plateau-Mont-Royal pour le développement d’un projet collectif et communautaire afin de mieux servir la collectivité et créer des milieux de vie agréables, sains et innovateurs », a déclaré Isabelle Richard, du GRT Habitation Montréal, par voie de communiqué.
« Donnons le temps au milieu d’arriver avec des projets », plaide le député de Mercier. La vente au plus offrant envisagée par le gouvernement du Québec n’est rien de moins qu’une « braderie », estime Amir Khadir. « Le gouvernement est fiduciaire de ces biens », ajoute-t-il en référence au legs, par les communautés religieuses, de bâtiments et de terrains patrimoniaux comme celui de la rue Saint-Denis, ou ceux de l’Hôtel-Dieu de Montréal, rue Saint-Urbain.
C’est pourquoi il demande la mise sur pied d’un plan stratégique visant à donner une vocation nouvelle aux bâtiments excédentaires du réseau québécois de la santé. Il met en garde le gouvernement contre la tentation de « prendre des décisions arrimées aux intérêts de promoteurs immobiliers » plutôt qu’aux besoins de la communauté.
Selon le député solidaire, la vente des bâtiments excédentaires aurait des impacts spéculatifs importants, notamment sur les petits propriétaires de logements, mais aussi sur les commerçants de la rue Saint-Denis, qui souffrent déjà des conséquences de la flambée des valeurs foncières sur le Plateau. Il redoute également l’impact d’une pression spéculative accrue sur l’accès au logement.
« Ça aggrave de problèmes sociaux », fait valoir Amir Khadir. Le député enjoint le gouvernement Couillard de faire la part des choses entre ce qu’il compte obtenir à court terme avec la vente des bâtiments excédentaires, et l’impact à long terme sur les finances publiques des problèmes d’abordabilité et de salubrité des logements, mis en lumière par la Direction de la santé publique la semaine dernière.

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