Hausse de taxes : les SDC demandent une révision

L’Association des Sociétés de développement commercial (SDC) de Montréal demande la révision du premier budget de l’administration Plante.

Les quatre SDC du Plateau Mont-Royal unissent leurs voix à celle des 11 autres SDC membres de l’Association des Sociétés de développement commercial de Montréal(ASDCM) pour dénoncer les hausses de taxes non résidentielles prévues dans le budget déposé la semaine dernière.
Dans un communiqué émis vendredi dernier, l’ASDCM demande à l’administration Plante d’appliquer les recommandations du rapport Hubert sur la fiscalité non résidentielle. En particulier, les SDC demandent à la Ville de maintenir le plafonnement de la hausse des charges fiscales des immeubles non résidentiels à la moitié de l’augmentation des charges fiscales des immeubles résidentiels.
Dans le budget déposé la semaine dernière, l’administration prévoit des augmentations de taxes plus importantes pour les immeubles non résidentiels que pour les immeubles résidentiels.
Un pas de recul
« Ça va dans le sens contraire de toutes les demandes qu’on a faites », lance la directrice générale de la SDC Saint-Denis Caroline Tessier. Durement frappée par les travaux d’infrastructure en 2015-2016, la SDC demandait plutôt un gel des taxes et des compensations rétroactives.
Avec la hausse des valeurs foncières inscrites au rôle d’évaluation 2017-2019, la hausse de 4 % des taxes représente « une double augmentation pour les commerçants cette année », déplore Caroline Tessier. « On a fait une demande de réévaluation de la valeur des bâtiments », précise d’ailleurs la DG de la SDC Saint-Denis qui fait valoir que la majorité des commerçants sont locataires et qu’ils devront donc assumer la hausse des taxes sans bénéficier d’une plus-value éventuelle à la revente.
Surprise et déception
Alors que Valérie Plante promettait un meilleur soutien au commerce local et disait même envisager une modulation des charges fiscales pour les petits commerces, cette hausse de taxes pour les immeubles non résidentiels suscite une vive déception dans le milieu des SDC. « C’est une grande surprise », indique Louis-David Malo, directeur général de la nouvelle SDC Laurier Ouest.
« Nos membres sont très, très, très, très déçus », insiste-t-il en précisant que la hausse annoncée pour la portion ouest du territoire de la SDC (6,3 %) est trois fois supérieure à l’inflation projetée. (La SDC Laurier Ouest est à cheval sur le territoires d’Outremont et du Plateau-Mont-Royal.)
Quelle aide pour les commerces?
« Les élections viennent de se jouer là-dessus », s’étonne Charles-Olivier Mercier, directeur général de la SDC de l’Avenue du Mont-Royal (SDAMR).
Comme ses collègues des SDC, il s’attendait à ce que le premier budget de l’administration Projet Montréal contienne des mesures d’aide aux commerces locaux, pas des hausses de taxes.
À l’exception du Fonds de dynamisation des artères, mis en place par l’administration Ferrandez il y a quelques années, « il n’y a rien qui a aidé le commerce dans les dernières années », déplore le DG de la SDAMR.
« On ne sait plus sur quel pied danser », soupire pour sa part Caroline Tessier.
Si la DG de la SDC Saint-Denis dit prête, à titre personnel, à assumer des hausses résidentielles de taxes, si c’est le prix à payer pour avoir de meilleurs services et infrastructures dans son quartier. Mais la hausse des taxes non résidentielles est « injuste pour les commerçants », qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts.
La directrice de la SDC du boulevard Saint-Laurent, Tasha Morizio, n’avait pas retourné notre appel au moment de publier.
La conseillère d’arrondissement du Mile End, Marie Plourde, responsable du développement économique sur le Plateau et récemment nommée au conseil d’administration de la SDC Laurier Ouest, a indiqué lundi avant-midi ne pas eu connaissance de la demande de révision formulée la semaine dernière par l’ASDCM.
Elle s’est engagée à retourner notre demande d’entrevue après le conseil extraordinaire qui vise à approuver les règlements d’emprunt en vue de la réalisation du Plan triennal d’immobilisations, adopté le mois dernier.

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