Les artères du Plateau ont été le théâtre de plus de 10 % des blessures causées à des piétons ou à des cyclistes par des camions lourds entre 2003 et 2012 à Montréal.
Selon des données compilées la Direction de la santé publique (DSP) de Montréal, 41 piétons et 26 cyclistes ont été blessés lors de collisions avec des camions de plus de 3000 kg (excluant les autobus) dans l’arrondissement sur une période de 10 ans. Cela représente plus de 10 % des quelque 542 collisions survenues à Montréal entre 2003 et 2012 cartographiées par La Presse.
Des données partielles
« C’est juste la pointe de l’iceberg », insiste le docteur Patrick Morency qui précise que seuls les accidents ayant fait l’objet d’un rapport de police ont été comptabilisés. Selon le spécialiste, ces données sous-estiment le nombre d’accidents, mais parfois aussi la gravité des blessures.
Depuis une quinzaine d’années, le Dr Morency dit avoir compilé les données provenant de milliers de rapports d’accidents sur le Plateau, notamment en vue de cartographier les intersections dangereuses.
Des artères problématiques
Reprenant l’une des recommandations d’un mémoire présenté en 2013, il estime qu’il faut aller au-delà d’une analyse intersection par intersection. « C’est souvent un corridor » qui présente un danger, observe-t-il en faisant remarquer que la majorité des collisions ont lieu sur les artères principales.
Au total, 80 % des collisions entre des poids lourds et des piétons et 73 % des collisions avec des cyclistes sont survenus sur les grandes artères de l’arrondissement que sont Parc, Saint-Urbain, Saint-Laurent, Saint-Denis, Papineau, Sherbrooke, Mont-Royal et Saint-Joseph.
C’est qu’en plus d’être les principaux axes de transit des camions lourds, ces artères présentent des facteurs accidentogènes, soit un volume de circulation automobile important, des véhicules qui circulent rapidement et des « aménagements insuffisants » pour les usagers vulnérables, explique le Dr Morency.
En dehors de Saint-Joseph, où seul deux cyclistes ont été heurtés par des camions en dix ans, aucune de ces artères n’est dotée d’un terre-plein, note-t-il, en ajoutant que peu d’entre elles comportent des feux protégés pour piétons aux intersections. Fait à noter, on ne rapporte dans la période aucun cycliste blessé sur Saint-Urbain, la seule de ces artères à comporter, depuis 2006, une bande cyclable.