Duluth : une rue atypique et dynamique

Si l’avenue Duluth ne paie pas de mine au premier abord, la rue commerciale se porte plutôt bien, selon l’Association des commerçants de l’avenue Duluth.

Établie en 2014, l’Association des commerçants de l’avenue Duluth (ACAD) regroupe sur une base volontaire 31 commerces pour la plupart établis entre Saint-Laurent et Saint-Denis.
Un portrait partiel, mais positif
Selon un relevé réalisé par l’ACAD, une demi-douzaine de commerces y ont ouvert leurs portes dans la dernière année, alors que quatre commerces ont fermé. Parmi les nouveaux venus, notons l’arrivée remarquée du bar Suzanne qui vient consolider le statut de Duluth comme destination gastronomique décontractée bien établie depuis l’arrivée, il y a 15 ans, de la microbrasserie Le Réservoir qui été repris l’an dernier par l’équipe du réputé Hôtel Herman.
Les données fournies par l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal indiquent pour leur part que sept nouveaux certificats d’occupation ont été émis depuis un an, alors que six certificats ont été fermés. Ces chiffres, qui incluent à la fois les certificats d’occupation pour des établissements commerciaux en rez-de-chaussée et pour des professionnels qui exploitent des bureaux en sous-sol ou au deuxième étage, doivent « être interprétés avec prudence », précise le chargé de communication Michel Tanguay qui explique que les données ont été mises à jour par des étudiants au cours de l’été.
Quoi qu’il en soit, l’avenue Duluth présente « un solde positif », assure le coordonnateur de l’ACAD, Manuel Moreau, qui avoue du même souffle ne pas « savoir si c’est une tendance claire des dernières années ». C’est que l’association n’a pas exercé « un suivi continu » des ouvertures et fermetures de commerces depuis sa formation, car contrairement aux Sociétés de développement commercial, l’adhésion n’y est pas obligatoire.
Manuel Moreau estime cependant que, bon an mal an, le taux d’inoccupation demeure stable autour de 10 %.
Une rue atypique

« Duluth est plutôt atypique à Montréal et nous désirons conserver ce cachet en conservant des commerces de proximité », explique Manuel Moreau. Selon lui, la configuration de la rue « contribue à faire en sorte que Duluth et les environs immédiats soient comme une sorte de village dans la ville. Évidemment, les commerces sont là afin d’attirer le plus de clientèle possible, mais la plupart sont sur l’avenue afin de répondre aux besoins des résidents des environs avant tout. »

Depuis quelques années, Duluth a misé sur l’animation estivale pour stimuler l’attractivité et le dynamisme de la rue à travers le Festival Duluth en’ art qui était de retour pour une sixième édition en 2017, malgré des changements apportés l’an dernier à la politique d’octroi des subventions.

En plus de l’offre commerciale de proximité et de quelques établissements de destination prisés, l’avenue Duluth héberge également l’unique Maison de l’amitié de Montréal où l’on peut notamment apprendre le Mohawk.

Une étude de cas

Fait intéressant, le caractère atypique de Duluth a fait l’objet d’une étude de cas détaillée en 2015 dans le cadre d’un mémoire de maîtrise en géographie. L’auteur du mémoire, Jeremy Diaz, qui présente la rue comme « l’un des premiers cas du partage de l’espace à Montréal », s’est penché sur les impacts à long terme du réaménagement de la rue, réalisé au début des années 1980.

Dans son mémoire qui compte plus de 250 pages, Jeremy Diaz note que « certains segments de rues gardent un dynamisme commercial plus important que d’autres » et souligne que des « initiatives locales de la part des commerçants semblent vouloir compenser la lente dévalorisation de l’espace » qui a été abandonné à son sort pendant de longues décennies.

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