Transports actifs : rééquilibrer le partage de l'espace

Nouvellement nommée à titre de conseillère associée aux transports actifs au comité exécutif, Marianne Giguère fait le point sur ses priorités.

Valérie Plante, qui a été élue en promettant d’être la mairesse de la mobilité, a confié à la conseillère du district de Lorimier Marianne Giguère la responsabilité du dossier des transports actifs.
L’heure des choix
Le vélo représente l’un des « outils de mobilité privilégiés sur lesquels on va travailler », assure Marianne Giguère qui promet que l’administration Plante va procéder à un « rééquilibrage de l’espace » pour accorder davantage de place aux cyclistes et aux piétons sur le réseau routier montréalais.
« Je n’ai pas été nommée comme la bonne conscience d’une administration », lance la conseillère, faisant indirectement référence au candidat défait à la mairie de Rosemont — La Petite-Patrie, Marc-André Gadoury, qui avait joué le « Monsieur Vélo » de l’administration Coderre. (L’administration sortante avait été critiquée par la communauté cycliste pour son manque de leadership et de volonté politique en matière de sécurisation du réseau cyclable, suite à de nombreux décès survenus aux intersections ou lors de collisions mortelles avec des poids lourds dans les viaducs.)
Marianne Giguère souligne qu’il y aura « un gros travail de priorisation » à faire, mais assure qu’elle travaillera de concert avec les fonctionnaires du Service des transports actifs à qui elle entend « donner les coudées franches » pour développer des projets d’amélioration et d’agrandissement du réseau cyclable.
Planification et mise en œuvre
Entre le Plan de transport de 2008 qui sera mis à jour sous forme de Plan de mobilité, la nouvelle politique du stationnement adoptée l’an dernier, le rapport sur la cohabitation avec les véhicules lourds et la réforme du Code de la sécurité routière, attendue d’ici la fin de l’année, l’administration disposera d’une « panoplie d’outils qui appuient ce qu’on va faire », souligne la nouvelle responsable des transports actifs.
« On va pousser pour faire ce qu’on peut faire à court terme », précise la conseillère qui assure que la ville « ira le plus loin qu’[elle] peut » pour étendre le réseau hivernal autant que possible. L’administration ne donnera cependant pas suite à la demande d’« ouvrir l’ensemble du réseau cyclable à l’année dès cette année », formulée au lendemain de l’élection par la porte-parole du collectif Vélo fantôme Montréal, Gabrielle Anctil.
La Ville va travailler en « concertation » avec les arrondissements pour développer le réseau blanc, assure par contre Marianne Giguère qui espère notamment pouvoir ouvrir un axe nord-sud dans l’ouest du Plateau via la rue Clark. L’administration, qui prend le pouvoir alors que le réseau cyclable trois saisons est déjà fermé, doit cependant composer avec des contraintes de temps et avec les limites des ressources disponibles en arrondissement pour assurer le maintien du réseau hivernal.
À moyen terme, Marianne Giguère compte aussi s’attaquer à la sécurisation des viaducs. « On voudrait en réaménager au moins un par année », lance-t-elle. La création d’un réseau de pistes cyclables artérielles, mise de l’avant récemment par l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME), « fait partie de notre réflexion », assure la conseillère qui précise que diverses formules d’aménagement pourraient être mises à l’essai pour sécuriser la cohabitation cyclistes-automobiles sur les grandes artères montréalaises, dont plusieurs traversent le Plateau.