Installée sur le Plateau depuis 2010, Éco-Compteur développe une expertise unique en Amérique du Nord en matière de comptage des piétons et des cyclistes.
C’est depuis les bureaux situés sur le boulevard Saint-Laurent que l’équipe d’une quinzaine d’employés de la filiale montréalaise gère les projets réalisés avec les quelque 750 clients nord-américains, dont la Ville de Montréal qui a fait installer un premier compteur en 2007 sur Saint-Urbain.
Des millions de déplacements
« Le nombre de cyclistes est souvent sous-estimé dans la ville », observe Jean-François Rheault, directeur d’Éco-Compteur pour l’Amérique du Nord. En effet, la demi-douzaine de compteurs installés sur le Plateau depuis 2009 ont relevé un total cumulé de plus de 15 millions de passages. Les données de comptage, colligées dans le cadre du programme de données ouvertes de la Ville de Montréal, peuvent également être consultées sur une carte interactive maintenue à jour quotidiennement par Éco-Compteur.
Le détail des données offre de précieux renseignements sur la fréquentation des principaux axes cyclables et confirme certaines tendances comme la hausse de la pratique du vélo d’hiver dans les dernières années. Sur les axes cyclables qui sont ouverts à longueur d’année, on observe une fréquentation en hausse même au plus creux de l’hiver. Par exemple, la piste Rachel a été empruntée plus de 30 000 fois entre décembre 2016 et avril 2017, soit environ 10 000 passages de plus qu’à la même période en quatre ans plus tôt. Sur Laurier, la fréquentation hivernale est passée d’environ 20 000 passages mensuels en 2013-2014 à plus de 45 000 l’hiver dernier.
Les données pour appuyer la prise de décision
Les données indiquent ainsi que l’agrandissement du réseau quatre-saisons et la création de nouveaux axes structurants répond à des besoins, estime Jean-François Rheault qui souligne que l’intersection Bellechasse et Saint-Laurent est aujourd’hui « le site le plus occupé à Montréal » avec plus de 120 000 passages mensuels en moyenne et des pointes de fréquentation atteignant les 11 000 passages par jour. Cette nouvelle infrastructure dépasse maintenant la piste de la rue Rachel, dont la fréquentation quotidienne maximale enregistrée autour de 10 000 passages et qui est empruntée, selon les segments, par entre 60 000 et 80 000 personnes en moyenne mensuellement sur le Plateau.
« Les données de comptages peuvent servir à justifier ces décisions [de créer de nouvelles infrastructures ou d’étendre les infrastructures existantes] », explique le directeur nord-américain d’Éco-Compteur qui se réjouit de voir tant l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal que l’administration de la Ville de Montréal s’entendre sur la pertinence de compter les déplacements en transport actif, à défaut d’être au diapason sur d’autres enjeux liés au développement et à la sécurisation du réseau cyclable. « On parle souvent des guerres entre les deux », observe Jean-François Rheault qui signale toutefois que l’ECO-Totem de l’avenue Laurier Est, premier compteur visible à Montréal, a pour sa part été installé en 2013 dans le cadre d’un projet conjoint entre l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal et la Ville de Montréal dont l’objectif était autant de célébrer la pratique du transport actif que d’évaluer la fréquentation cycliste sur cette artère entièrement réaménagée.