Apaisement de la circulation : l'opposition s'organise

Les mesures d’apaisement de la circulation implantées par l’administration Ferrandez depuis cinq ans sont loin de faire l’unanimité sur le Plateau.

Des citoyens manifestent régulièrement leur mécontentement face à ces politiques, notamment lors de la période de questions au conseil d’arrondissement.
Saillies sur Marie-Anne
« Les gens sont très inquiets dans le quartier », affirmait Suzanne Craig lors de la dernière séance du conseil, le 6 juillet dernier. Elle dit craindre les impacts qu’auront les 4 nouvelles saillies qui doivent être construites au coin de Fabre et Marie-Anne sur la circulation locale ainsi que sur les approvisionnements du dépanneur situé au 1501, Marie-Anne Est.
« Les camions de livraison qui livrent sa marchandise sont assez gros, ils ne pourront donc pas tourner en provenance de Fabre et n’auront pas de place pour se garer », explique la résidente dans un message envoyé à Pamplemousse.ca en amont de la rencontre du conseil. « De plus, ces saillies vont encore ôter des places de stationnement, assez restreint dans le secteur », déplore Suzanne Craig qui dit avoir noté un achalandage accru de voitures et de camions sur la rue Marie-Anne depuis l’inversion du sens de la circulation des rues Fabre et Marquette au début de l’année.
La résidente estime que l’aménagement de saillies représente un « gaspillage de fonds publics » et a demandé aux élus de sursoir à cet aménagement.
Le maire d’arrondissement, Luc Ferrandez, a rejeté catégoriquement cette demande.
« L’apaisement de la circulation va être favorisé par la continuité des aménagements », a expliqué la conseillère de Ville pour le district De Lorimier, Marianne Giguère, qui souligne que la décision de construire une série de saillies au coin des rues perpendiculaires à Marie-Anne découle d’études urbanistiques.
Dans son glossaire des mesures d’apaisement de la circulation, le Centre de collaboration nationale sur les politiques publiques et la santé affilié à l’Institut national de santé publique du Québec, précise que les saillies construites aux intersections permettent de « rendre les piétons plus visibles et diminuer leur exposition aux collisions en y réduisant la distance de traverse ».
Vignettes 151
Après avoir déposé en juin une pétition pour le retrait de la nouvelle vignette de stationnement instaurée dans Laurier Est en avril, Michel Pauzé, membre d’un comité de résidents et de commerçants du Petit Laurier, était de retour au conseil la semaine dernière pour faire le point sur le dossier.
L’arrondissement réitère sa position, exprimée lors du conseil d’arrondissement du mois de juin, comme quoi la stratégie de base qui consiste à facturer l’espace public utilisé à des fins de stationnement privé n’est pas négociable. « On veut que les gens qui possèdent une voiture en assument la responsabilité », a lancé le maire Ferrandez en réponse aux critiques qui lui étaient à nouveau adressées.
Le comité du Petit Laurier, qui dit avoir récolté plus de 2500 signataires à sa pétition, n’entend pas en rester là et compte reprendre de plus belle ses activités à compter de septembre. Michel Pauzé espère d’ailleurs élargir la mobilisation contre les politiques mises en place dans l’arrondissement qui menacent selon lui de « modifier le tissu social » du Plateau.
Rappelons que l’arrondissement vient d’instaurer de nouvelles limitations de vitesse sur le Plateau. Ces nouvelles mesures se veulent complémentaires aux stratégies d’apaisement de la circulation qui visent à détourner le trafic de transit des rues résidentielles vers les grandes artères, alors même que le nombre de véhicules routiers à Montréal atteint des niveaux records.