La présence de prétendus « squatteurs » dans l’ancienne école de Premières lettres a fait la manchette récemment.
Lors de la dernière séance du conseil d’arrondissement, une résidente du Laurier du Plateau a interpellé les élus concernant la présence de squatteurs dans le bâtiment abandonné de l’avenue de Gaspé, qui doit être démoli cette année pour faire place à la Coop Mile-End.
Un immeuble en voie de conversion
« J’ai été surpris », explique Martin Fournier, d’Atelier habitation Montréal, qui a pris connaissance de la situation en lisant un reportage du journal Métro sur le sujet la semaine dernière. Le chargé de projet tient d’ailleurs à rectifier une information, à savoir que l’immeuble n’a pas été vendu à la Coop Mile-End.
L’acquisition du terrain devrait se faire d’ici quelques mois, une fois qu’un soumissionnaire pour la construction du nouveau bâtiment aura été sélectionné.
L’immeuble abandonné demeurera vacant jusqu’au printemps ou à l’été prochain, lorsque débuteront les travaux en vue de la construction d’un édifice qui abritera 93 logements ainsi qu’une seconde installation du CPE Villeneuve.
Petite histoire des squatteurs du Plateau
« On n’est pas dans le squat », nuance le cofondateur de Montréal explorations, Bernard Vallée, au sujet de l’école des Premières lettres.
Il n’y a en effet aucune occupation permanente de l’édifice de l’avenue de Gaspé, fait remarquer le militant de longue date du Comité logement du Plateau Mont-Royal.
Il existe néanmoins une longue tradition de squat sur le Plateau. Certains se souviennent du squat de la rue Saint-Norbert de 1975, mais bien peu de gens ont encore en mémoire un épisode marquant de la lutte pour le droit au logement, survenu il y a 70 ans, à l’initiative de la Ligue de vétérans sans logis.
« Ça a commencé sur le Plateau », rappelle Bernard Vallée, qui souligne que trois familles avaient emménagé, en octobre 1946, dans une maison de jeu illégal établie à l’angle de la rue Saint-Denis et de l’avenue du Mont-Royal. Cette action « spectaculaire » des vétérans sans logis avait sensibilisé l’opinion publique et poussé les différents paliers de gouvernement à agir sur la question du logement, notamment par le biais du contrôle des loyers et par la mise en place d’une stratégie à grande échelle de création de logements sociaux.