Une trentaine de piétons engagés ont répondu à l’appel lancé par Piétons Québec pour commémorer le décès d’une piétonne happée par une voiture sur l’avenue du Parc.
« Ce n’est pas un accident anecdotique », lance Véronique Fournier de Piétons Québec qui rappelle que, selon les données de la Direction de la santé publique de Montréal, une quinzaine d’accidents impliquant des piétons sont rapportés chaque année sur l’avenue du Parc.
« Les statistiques sont tout à fait alarmantes », souligne Jonathan Benyamin-Cortacans, le fils de Concepción Cortacans, visiblement ému de se trouver à deux pas de l’endroit où sa mère a été happée mortellement.
L’accident du 7 janvier, suivi d’un autre accident grave survenu le 20 janvier, relance un vieux débat sur la sécurité des piétons sur l’avenue du Parc.
Les piétons : citoyens de seconde zone?
Le conseiller du district Jeanne-Mance, Alex Norris, qui était présent au rassemblement de mardi avec plusieurs de ses collègues de l’arrondissement, estime que l’élargissement de l’avenue du Parc entre Des Pins et Mont-Royal « était une erreur ».
« Il faut donner la priorité aux piétons », plaide-t-il en déplorant que ces derniers soient encore traités comme des « citoyens de seconde classe » par la Ville de Montréal.
« Beaucoup de personnes se renvoient la balle, s’indigne pour sa part le porte-parole de Piétons Québec, Félix Gravel. Il y a des gens qui doivent prendre leurs responsabilités. »
Une lumière pour une vie : vives réactions des automobilistes
Après une minute de silence, les piétons ont symboliquement formé une chaîne humaine sur l’avenue du Parc et bloqué la circulation automobile pendant un peu plus d’une minute.
Un conducteur impatient a décidé de contourner le blocage symbolique en roulant en partie sur le mail central de l’avenue. Un autre automobiliste a invectivé les manifestants lorsqu’ils libéraient la rue.
« T’as perdu qu’une lumière, elle a perdu la vie », lui a répondu Félix Gravel.
[NDLR : une version antérieure de ce texte indiquait que Concepción Cortacans a été happée mortellement le 13 janvier. Par souci de clarification, précisons que c’est le décès qui est survenu à cette date, alors que l’accident s’est produit le7 janvier.]