Le dossier des reprises et des évictions a retenu l’attention sur le Plateau cette année encore.
Le Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec (RCLALQ), qui dénonce les pratiques utilisées par certains propriétaires pour expulser des locataires, a analysé un échantillon de 28 reprises ou évictions documentées en 2016 sur le Plateau. Voici quelques données qui ressortent de cette analyse.
1) Les locataires de longue date davantage touchés
Ce sont avant tout les ménages qui occupaient leur logement depuis longtemps qui sont visés par des reprises ou des évictions. Le cas des Panagakos, qui occupaient leur logement depuis 45 ans, et celui de Liliane Dufour, évincée l’an dernier après 14 ans d’occupation dans son logement, sont emblématiques à cet égard. Sur le Plateau, les locataires évincés occupaient leur logement depuis 15 ans en moyenne.
2) Les loyers modestes visés
Certains propriétaires utilisent les reprises ou les évictions comme moyen pour contourner les mécanismes de contrôle des loyers par la Régie du logement. Ainsi, les locataires expulsés de leur logement payaient en moyenne un loyer de 734 $ par mois et plus de la moitié des logements visés par des demandes de reprise ou d’éviction payaient un loyer de 750 $ ou moins. À titre de comparaison, Radio-Canada avait estimé que le loyer moyen sur le Plateau l’an dernier se situait autour de 1 200 $.
3) Les nouveaux propriétaires plus prompts à expulser
Soucieux de rentabiliser rapidement leur investissement dans un environnement où les prix de l’immobilier continuent de grimper, les nouveaux propriétaires semblent plus enclins à expulser les locataires. Ainsi, près de la moitié des reprises ou des évictions sur le Plateau ont été demandées par des propriétaires ayant acheté leur immeuble depuis 3 ans ou moins. Certains propriétaires n’hésitent pas à mettre les logements repris en location à court terme sur Airbnb.