Rimouski en novembre. Salon du livre hors les murs : la proposition est tentante pour un (géo)poète de passage.
Le soleil rasant du matin d’automne projette les ombres longues des marcheur·euse·s poétiques qui passent sur le sentier du littoral.
« L’extrême faveur de vivre, en pure perte? » Le poète Paul Chanel Malenfant s’arrête un instant pour rendre un dernier hommage à un ami, passé dans l’outre-vie.
Le vent vif et frais fouette les églantiers sur la berge; et porte au nez l’odeur âcre qui monte de la mer toute proche, comme il transporte jusqu’à l’oreille le sifflet annonçant le train qui passe dans le lointain.
« Passage vers l’infini. » Un vers d’Hélène Dorion, gravé dans la pierre, s’envole léger comme l’air « dans un fragment de bleu qui relie ciel et terre, corps et âme ».
À l’orée du bois, le souffle du poème se fond dans celui de la brise qui bourdonne entre les trembles; et les bourrasques secouent les cimes, comme le passage des vagues agite la zostère et le varech dans l’estran.