Évincée de son logement l’an dernier, Liliane Dufour n’est pas au bout de ses peines, mais elle ne baisse pas les bras.
« On m’a mis à la porte », rappelle la septuagénaire qui avait eu moins d’un mois pour quitter le logement qu’elle occupait depuis 14 ans sur la rue de La Roche. Dans l’urgence, elle avait signé un bail dans Hochelaga-Maisonneuve, acceptant l’augmentation de 10 $ par rapport au locataire précédant demandée par la propriétaire.
Une augmentation contestée
« Elle m’avait augmenté de 100 $ en trop », a plus tard constaté Liliane Dufour qui a porté sa cause devant la Régie du logement pour contester cette augmentation. Selon elle, cette situation ne serait jamais survenue s’il existait un registre obligatoire des baux ou une base de données sur les logements.
Il s’est écoulé huit mois entre le dépôt de sa demande, en octobre 2015, et son audience à la Régie, le 7 juin 2016, qui a pris la cause en délibéré. Jointe au téléphone, la propriétaire du logement, Diane Gaudreau, a dit ne pas vouloir discuter de cette « cause privée » avec un journaliste.
Liliane Dufour espère quant à elle récupérer les quelque 1000 $ qu’elle estime avoir versé en trop pour son logement depuis l’automne dernier.
« Je déteste vivre ici », ajoute-t-elle en disant vouloir quitter son 3 et demi à l’expiration de son bail au mois d’août, même si elle n’a pas encore trouvé de nouvel appartement. « C’est tout brisé, tout pourri. Il faut que je parte. »
Le combat continue
Si elle se réjouit de l’adoption récente du projet de loi 492, qui protège désormais les personnes âgées contre les évictions et les reprises, elle est bien placée pour savoir que rien ne peut réparer les dommages vécus par des locataires aînés qui ont été forcés de quitter leur logement.
« Je trouve ça abominable », s’indigne Liliane Dufour qui continue à militer au sein du Comité logement du Plateau Mont-Royal contre les effets néfastes de la spéculation immobilière et pour le droit au logement. Elle sera d’ailleurs invitée à prendre la parole lors de la Manif-action pour le logement social à Montréal, organisée par le FRAPRU le 29 juin prochain.