J’arrive au poème

je ne suis chez moi
nulle-part voyageur partout (touriste?)
immigrant-immigré (colon!)
fragments d’identités
essaimées de vieux pays
en terres anciennes
de racines transplantées
en terreau d’origine
ni d’ici ni d’ailleurs

je viens de là
d’après l’océan d’avant
l’Atlantique Hochelaga
des eaux douces salées
en amont de l’aval
de la mer d’un fleuve

et j’arrive au poème
d’un futur antérieur présent
aux mémoires à venir
aux souvenirs oubliables
dans l’esprit d’un corps
qui dit silencieusement
l’universel singulier
l’extraordinaire banalité
d’exister