L’organisme de défense collective des droits des personnes ayant une déficience motrice célébrait récemment ses 35 ans d’existence.
« Au départ, on voulait que les personnes handicapées se prennent en main, trouver des façons de s’organiser pour arrêter de se faire organiser! On ne reconnaissait même pas à l’époque l’autonomie des personnes », rappelait le fondateur et directeur-général d’Ex Aequo, Pierre-Yves Lévesque, dans un communiqué émis la semaine dernière.
Si la situation s’est améliorée sur certains plans, la promotion et la défense des droits des personnes aux prises avec des handicaps demeure « une lutte de tous les instants », assure-t-il.
Le chantier de l’accessibilité universelle
Il reste beaucoup de chemin à faire en matière d’accessibilité universelle à l’échelle municipale, comme on l’a constaté récemment dans le dossier du trottoir Brébeuf. Il y a quelques années, le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) avait porté plainte devant la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse contre l’arrondissement du Plateau Mont-Royal au sujet des problèmes d’accessibilité des terrasses sur Mont-Royal qui s’est réglée par une entente tripartite entre le RAPLIQ, l’arrondissement et la Société de développement commerciale de l’avenue du Mont-Royal.
Ces interventions s’inscrivent dans un vaste chantier qui porte sur une vingtaine de dossiers d’accessibilité dans les diverses sphères de la vie municipale.
L’austérité fait mal à l’égalité
À quelques jours de la Journée internationale des personnes handicapées, force est de constater que le combat pour l’égalité est loin d’être terminé. Certains aspects des politiques d’austérité du gouvernement provincial affectent particulièrement les personnes handicapées, comme le relevait une lettre ouverte publiée l’an dernier dans le Devoir.
« On oublie souvent le premier lieu d’inclusion », remarque l’organisateur communautaire d’Ex Aequo, Benoit Racette, qui déplore notamment les coupures de 19 millions de dollars effectuées l’an dernier dans le programme d’adaptation de domicile. L’organisateur communautaire dit également s’inquiéter de l’impact des politiques d’austérité sur le transport adapté.
Impacts en santé
Plus récemment, c’est dans le domaine de la santé que les politiques du gouvernement Couillard ont eu le plus d’effets néfastes pour les personnes handicapées. La survie du centre de réadaptation Lucie-Bruneau, situé dans le Plateau Est, est menacée dans le contexte de l’adoption de la loi 10 au début de l’année.
Par ailleurs, la légalisation des frais accessoires, par le biais de la loi 20 adoptée il y a quelques, jours vient imposer « une taxe au handicap » s’indigne Benoit Racette, qui souligne que les personnes handicapées doivent maintenant payer pour certaines évaluations médicales afin d’avoir accès à certains services de santé comme l’ergothérapie.