Des déficiences dans la signalisation et la sécurisation du chantier des saillies de trottoir sur Parthenais mettent les piétons en danger, s’inquiète une résidente.
Dans ce secteur « achalandé de piétons », rien ne semble avoir été prévu pour permettre de contourner le chantier de manière sécuritaire, déplore la citoyenne qui a demandé à taire son nom. Elle souligne qu’en plus de mettre en danger les résidents du secteur, les problèmes de signalisation donnent des maux de tête aux usagers du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau et du Centre du Plateau.æ¢
Signalisation déficiente
Alors que les deux trottoirs sont barrés, les piétons sont obligés de circuler sur la chaussée sans aucune protection. « Il faut marcher en plein milieu de la rue », indique la résidente. « C’est du n’importe quoi! », souligne celle qui dite avoir vu, il y a quelques jours, un groupe de jeunes du camp de jour du Centre du Plateau passer en plein milieu du chantier sous un camion à grue montée.
Des normes ignorées
Même si les normes établies par le Ministère des Transports du Québec prévoient qu’un passage temporaire bien balisé doit être aménagé lorsqu’un chantier empiète sur le trottoir, il n’est pas rare que, faute d’avoir une alternative sécuritaire pour passer, les piétons doivent s’engager sur une chaussée qui demeure par ailleurs ouverte à la circulation automobile.
Il y a près de dix ans, la Commission permanente du conseil municipal sur le transport, la gestion des infrastructures et l’environnement de la Ville de Montréal avait d’ailleurs produit un rapport d’étude sur les chantiers en milieu urbain qui recommandait notamment d’accorder « une attention particulière, avant et pendant l’exécution de ses travaux, aux besoins spécifiques des piétons et des cyclistes notamment au niveau de la signalisation utilisée et des aménagements prévus pour la déviation des voies piétonnes et cyclables ».
Or, malgré les multiples démarches entamées la résidente depuis deux semaines, aucun correctif n’a été apporté par l’entrepreneur, Construction Larotek Inc.
L’arrondissement dément cette affirmation. Catherine Piazzon, chargée de communication à l’arrondissement du Plateau Mont-Royal assure que « des mesures ont été demandées et [qu’]elles ont été appliquées », mais qu’un chantier d’urgence de réparation d’aqueduc « a compliqué la situation ». La citoyenne, qui insiste pour dire que l’arrondissement a réagi promptement, a néanmoins été jusqu’à approcher le bureau de l’ombudsman qui demeure le dernier recours pour ce type de plaintes.
Un dossier à suivre
« Il faut que ça change, et surtout, il faut que ça change avant que ça ne se déplace dans le corridor scolaire », plaide la résidente qui souligne que le programme de construction des saillies de trottoirs de l’arrondissement prévoit d’autres travaux de construction de saillies dans le secteur en 2017, notamment à l’intersection de Saint-Joseph et des Érables devant l’École Saint-Pierre-Claver.
Or, ces travaux devraient être également menés par l’entrepreneur Larotek qui s’est vu octroyer en avril dernier un contrat sur appel d’offres de près de 2 875 000 $ pour le réaménagement de diverses intersections par l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.
La Gazette rapportait en 2015 que Larotek, une firme liée à la famille de Nicolo Milioto dont le surnom « Monsieur Trottoirs » a été cité maintes fois durant les travaux de la commission Charbonneau, avait commencé à soumissionner dans le cadre d’appels d’offres publics pour des contrats de trottoir. Selon les données du Système électronique d’appels d’offres du gouvernement du Québec, il s’agit du troisième contrat obtenu par Larotek à Montréal depuis 2016, le premier ayant été accordé par l’arrondissement de Rosemont-La-Petite-Patrie et le second par l’arrondissement de Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension.
[Cet article a été mis à jour pour inclure une réponse de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.]