L’arrondissement dit prendre toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité des piétons dans l’Est du Plateau, où plusieurs chantiers sont en cours.
Des problèmes de signalisation et de sécurité des piétons, similaires à ceux rapportés la semaine dernière sur le chantier des saillies de trottoir à l’angle de Laurier et Parthenais, ont été observés en début de semaine à l’angle de Saint-Joseph et des Érables.
Des chantiers qui se bousculent
Ces travaux, entamés lundi (24 juillet), sont menés par la Commission des services électriques, une société paramunicipale sur laquelle l’arrondissement n’a aucune juridiction, explique Catherine Piazzon, chargée de communication à l’Arrondissement du Plateau-Mont-Royal. « Nous les avons tout de même avisés du problème. Ces derniers ont sommé leur entrepreneur de se conformer aux exigences de l’arrondissement », précise-t-elle en ajoutant que ces travaux seront suivis par des travaux de la ville-centre, du 7 au 11 août, puis par ceux de l’arrondissement, du 14 au 25 août.
Dans le cas des problèmes de signalisation sur Laurier, Catherine Piazzon évoque « un concours de circonstances avec des travaux d’urgence qui interfèrent avec le chantier prévu », mais assure que des mesures correctives ont été demandées aux Travaux publics afin d’assurer que les piétons puissent se déplacer de manière sécuritaire sur des passerelles ou sur des plaques de métal d’ici à ce que du béton soit coulé dans les excavations.
« Nous procédons en général pour tous nos travaux avec une planification et une signalisation adéquates. Cependant des imprévus ou des intervenants externes à l’arrondissement peuvent entrer en jeu et modifier la planification, mais nous faisons tout pour remédier à la situation le plus rapidement possible et assurer la sécurité de tous », insiste la chargée de communication.
Un problème généralisé
Loin d’être un cas isolé, les problèmes observés récemment dans l’Est du Plateau représentent « quelque chose de généralisé à Montréal », fait remarquer Félix Gravel, co-porte-parole de Piétons Québec. L’an dernier, l’organisme avait d’ailleurs demandé des changements dans la gestion des chantiers pour améliorer les pratiques de signalisation et d’alternatives données aux piétons.
« L’ensemble des chantiers à Montréal ont ce problème-là », note celui qui est également directeur adjoint au Conseil régional de l’environnement de Montréal et qui a longtemps été responsable des dossiers d’aménagement et de transport. En effet, même si les arrondissements inscrivent généralement dans les cahiers de charge de leurs appels d’offres des critères concernant la gestion du chantier, les entrepreneurs privés qui réalisent chantiers font parfois passer la rapidité d’exécution des projets avant le respect des normes de signalisation.
« Comment on change les pratiques des promoteurs? », s’interroge Félix Gravel. Les autorités publiques pourraient par exemple intégrer dans leurs appels d’offres des critères spécifiquement liés à la gestion du chantier pour les piétons et les personnes à mobilité réduite. « La sécurité des piétons ne devrait jamais être secondaire », martèle le co-porte-parole de Piétons Québec qui souligne que sans envisager des mesures d’apaisement des travaux aussi élaborées que la Grande terrasse rouge, mise à l’essai lors du chantier de la rue Saint-Denis l’an dernier, les contrats devraient inclure des mesures à petite échelle pour mieux sécuriser les chantiers. Il évoque la mise en place d’équipements spécialisés comme des rampes de trottoir amovibles, ou encore le retrait de voies de stationnement ou de circulation pour permettre aux piétons d’éviter de longs et parfois dangereux détours.