Un guichet de services temporaire pour les demandeurs d'asile

Depuis le 15 août, le Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile a établi des bureaux temporaires dans des locaux sur le Plateau.

En réponse à l’afflux de demandeurs d’asile en provenance des États-Unis au cours des dernières semaines, le Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile (PRAIDA) a installé son bureau dans les locaux vacants de l’ancienne Agence de la santé et des services sociaux (ASSS), à l’angle de Saint-Denis et Cherrier.
Explosion du nombre d’usagers
Alors que le nombre de nouveaux usagers des services de PRAIDA est monté en flèche depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, passant d’environ 300 en janvier à plus de 700 en mars puis à près de 1 700 en juillet, les locaux de l’organisme à Côte-des-Neiges étaient devenus trop exigus pour répondre à l’explosion de la demande.
« Ce sont des gens qui ont fait une demande d’asile à la frontière », explique Emmanuelle Paciullo, chargée de relations médias au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Ile-de-Montreal qui chapeaute PRAIDA. Il s’agit en majorité des demandeurs d’asile haïtiens, menacés aux États-Unis de déportation vers Haïti, en provenance des camps frontaliers installés à Saint-Bernard-de-Lacolle.
Depuis bientôt deux semaines, environ 200 personnes par jour passent par les bureaux temporaires de PRAIDA sur Saint-Denis qui sont le guichet unique pour l’accès à de l’hébergement temporaire et aux services sociaux destinés aux demandeurs en attente du statut de réfugié.
Un usage transitoire bien accueilli
Le conseiller de Ville du district Jeanne-Mance, Alex Norris, accueille favorablement cet usage transitoire du bâtiment.
Vacant depuis la dissolution de l’ASSS en 2015, l’édifice patrimonial avait été hérité des Sœurs de la Providence. Fondée par Émilie Gamelin, cette congrégation y avait ouvert l’Institut des Sourdes-Muettes en 1851.
« On est heureux de voir qu’il y a des activités qui sont en lien avec sa vocation historique », explique le conseiller qui milite depuis deux ans pour que le bâtiment soit protégé et que sa vocation institutionnelle d’entraide et d’accueil soit maintenue.
« Nous sommes déterminés à faire en sorte qu’il conserve une vocation qui est conforme à son histoire », insiste Alex Norris qui se se dit favorable à un usage temporaire « pleinement conséquent » avec les valeurs d’accueil et d’aide aux plus démunis qui animaient les Soeurs de la Providence.