Il y avait foule mardi à l’assemblée publique de consultation concernant divers projets particuliers d’urbanisme dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.
La salle située au 5e étage des bureaux de l’arrondissement au 201 Laurier Est était bondée, malgré les travaux qui entravent l’accès au bâtiment.
Le Comité logement du Plateau Mont-Royal (CLPMR) avait en effet dépêché une délégation pour intervenir au sujet du projet de conversion d’un ancien centre d’hébergement pour personnes en perte d’autonomie, situé au 30, rue Saint-Joseph Est, en un bâtiment à usage mixte commercial et résidentiel, comprenant 89 logements locatifs sur 12 étages.
Aussitôt la période de questions ouverte, Paule Lespérance, organisatrice communautaire au CLPMR a demandé s’il était prévu d’intégrer du logement social au projet. L’architecte Christian Thiffault responsable du projet réalisé par le groupe CANVAR estime qu’il est « trop ambitieux » d’y intégrer des logements sociaux.
L’architecte affirme avoir eu des discussions infructueuses avec l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) qui gère les programmes d’habitations à loyer modique (HLM) à Montréal et le Programme de supplément au loyer, ainsi qu’avec la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM) qui gère le programme Accès condo.
Aux dires de Christian Thiffault, il semble que ce soit principalement les coûts prohibitifs d’achat de l’immeuble qui ont empêché l’OMHM de s’en porter acquéreur.
« Pour mon client, c’était comme donner l’immeuble à la Ville », explique Christiant Thiffault pour justifier la décision du promoteur d’aller de l’avant avec un projet de logement locatif conventionnel, sans HLM ni condos subventionnés.
Le promoteur prévoit ainsi offrir des logements locatifs sur le marché privé au coût d’environ 900 à 1500 $ par mois pour des appartements d’une à trois chambres à coucher.
Une question vite évacuée
« Cet immeuble aurait fait de parfaits logements sociaux », déplore toutefois Pascal Dessage,militant du CLPMR, en questionnant la rapidité avec laquelle l’option a été écartée.
« On a bien entendu le besoin, le désir d’inclure du logement social », affirme la présidente du Comité-conseil d’urbanisme, Marie Plourde qui précise que l’assemblée publique n’est cependant « pas un endroit pour un débat » sur la nature des projets, mais uniquement une consultation sur les résolutions à l’étude.
La conseillère d’arrondissement du Mile-End rappelle par ailleurs qu’on « ne peut pas exiger » que le promoteur inclue des logements sociaux, car la Stratégie d’inclusion de logements abordables ne s’applique qu’aux projets de 200 unités de logement ou plus.
La Direction du développement de territoire et des travaux publics de l’arrondissement se dit favorable au projet de conversion, mais émet une dizaine conditions à la conversion du bâtiment d’un usage institutionnel à un usage mixte commercial et résidentiel, dont plusieurs ont trait au verdissement sur le toit et aux abords du bâtiment.
Si elle est adoptée à l’assemblée du conseil d’arrondissement lundi prochain, la résolution pourrait être soumise à un processus référendaire. Cette procédure permettrait aux citoyens du voisinage de demander un référendum sur le changement d’usage proposé pour le bâtiment.