Le Groupe Canvar qui prévoit convertir le bâtiment situé au 30 Saint-Joseph Est en logements locatifs est le premier promoteur à être soumis à la nouvelle politique d’inclusion de logements abordables.
L’inclusion de logements sociaux dans le projet de conversion de cet immeuble de 12 étages avait fait l’objet de discussions lors d’une assemblée publique de consultation. Le promoteur qui avait déjà exclu l’idée d’inclure du logement abordable dans son projet de 89 unités a mal digéré l’adoption de la politique d’inclusion.
« Jusqu’à tout récemment c’était un peu le free-for-all pour les promoteurs », estime Paule Lespérance, organisatrice au Comité logement du Plateau Mont-Royal (CLPMR) qui considère la nouvelle politique d’inclusion comme une bonne mesure. « Il y a peu de terrains vacants qui appartiennent à la Ville et les terrains privés sont rendus tellement chers », souligne Paule Lespérance qui ajoute que « l’inclusion dans les projets privés est le dernier rempart » pour le développement du logement social sur le Plateau.
« Il faut parfois forcer le jeu », explique le conseiller de Ville pour le district du Mile-End, Richard Ryan. L’élu qui est responsable de la politique locale d’inclusion dit avoir rencontré le promoteur lundi soir et avoir entamé des négociations pour l’inclusion de logements sociaux à même le bâtiment.
Il précise que la dérogation demandée par le promoteur, qui consiste à faire passer l’usage du bâtiment de commercial à résidentiel, entraînera une augmentation considérable de la valeur de l’immeuble. L’arrondissement juge conséquemment qu’il est légitime d’exiger l’inclusion de logements abordables en contrepartie de l’adoptionpar le conseil d’arrondissement du second projet de résolution autorisant la dérogation.
« On sent que le vent tourne », se réjouit Paule Lespérance du CLPMR, qui voit dans la nouvelle politique d’inclusion un outil de préservation de la mixité sociale. Elle souligne cependant qu’il faudra faire bien davantage pour contrer la gentrification accélérée des quartiers centraux qui entraîne l’éviction des ménages locataires à faible revenus du Plateau.
Dans sa forme actuelle, le projet du Groupe Canvar ne répond tout simplement pas aux besoins des ménages, selon le CLPMR. Les coûts élevés des loyers, estimés entre 900 $ et 1500 $ par mois pour des logements d’une à trois chambres à coucher, ne correspondent pas aux capacités de payer de la plupart des ménages locataires.
Le Groupe Canvar n’a pas retourné notre demande d’entrevue.