Malgré la présence de grands parcs, le Plateau Mont-Royal comporte de nombreux îlots de chaleur.
Les grandes artères comme le boulevard Saint-Laurent, la Rue Saint-Denis, l’avenue du Mont-Royal ou l’avenue Papineau sont parmi les zones les plus chaudes de l’arrondissement, mais la plupart des rues résidentielles sont situées dans des îlots de chaleurs, comme on peut le constater en consultant une carte créée en 2012 par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy (CERFO).
En raison de sa forte densité de population et de sa forte minéralisation (soit l’importance du couvert bétonné, asphalté ou goudronné), le Plateau est l’un des arrondissements les plus touchés par la problématique des îlots de chaleurs. C’est la raison pour laquelle, l’arrondissement a adopté en novembre dernier une nouvelle règlementation en matière d’environnement et de qualité de vie qui vise notamment la lutte contre les îlots de chaleur.
« C’est un travail qui est à long terme », explique la conseillère d’arrondissement du district De Lorimier, Marianne Giguère. « Ça va être intéressant de voir après combien d’années la nouvelle réglementation va avoir des effets », poursuit la responsable des dossiers de verdissement qui fait un parallèle avec les mesures d’apaisement de la circulation mises en place sur le Plateau, citant en exemple les 156 saillies de trottoir verdies qui ont été réalisées depuis 2009.
Des effets immédiats
La conseillère précise par contre que certaines mesures comme l’augmentation de l’indice de réflectance solaire auront des effets immédiats, par exemple lors de la réfection des cours d’école qui sont des îlots de chaleurs majeurs dans les quartiers. Les nouvelles exigences s’appliquant aux projets de construction et d’agrandissement obligent désormais les propriétaires d’immeubles à utiliser des matériaux qui réfléchissent la chaleur solaire plutôt que de l’absorber, ce qui pourra contribuer à réduire les îlots de chaleurs à l’échelle locale. Les limitations imposées au taux d’implantation des nouveaux immeubles qui ne peuvent occuper que 70 % de la superficie du terrain permettent de laisser de la place pour le verdissement du domaine privé.
« Le cadre bâti est déjà très dense », souligne Marianne Giguère qui note que des rues résidentielles comme la rue Hôtel-de-Ville ne laissent pratiquement pas de place pour la plantation d’arbres sur le domaine public. Le Plateau met donc à l’étude des projets de saillies à mi-tronçon, mais comme ce type de solution implique de retirer du stationnement sur rue, un dossier pour le moins polémique sur le Plateau, elle demande beaucoup de sensibilisation auprès de la population.
À moyen terme, le verdissement demeure néanmoins la meilleure façon de lutter contre les îlots de chaleur et, plus largement, d’améliorer la qualité de l’environnement urbain. « Les arbres sont tellement importants dans un cadre urbain », souligne la conseillère qui précise que le couvert végétal contribue à l’amélioration de la qualité de l’air, à la réduction des îlots de chaleur, mais aussi à l’amélioration de la gestion des eaux de ruissellement.
Dans le contexte des changements climatiques, des programmes de verdissement à grande échelle comme le plan canopée prennent donc toute leur importance. À plus petite échelle, 14 projets de ruelles vertes doivent voir le jour cette année sur le Plateau, dont sept tronçons champêtres qui permettront de remplacer 1300 m2 d’asphalte par un couvert végétal.
L’arrondissement procède également à la plantation d’environ 300 arbres par année, en plus de remplacer les frênes touchés par l’épidémie d’agrile. Le nouveau règlement montréalais de lutte contre l’agrile fera d’ailleurs l’objet d’une séance d’information locale qui se tiendra le jeudi 9 juillet de 19 h à 21 h au Centre Calixa-Lavallée, situé dans le parc La Fontaine.