Avec l’appui de l’arrondissement, les gens d’affaires du Mile-End se regroupent au sein d’une association commerciale.
Le conseil d’arrondissement a voté mardi l’octroi d’une aide financière de 76 500 $ pour la création d’une nouvelle association commerciale qui est le fruit d’efforts menés conjointement par les élus du Mile-End et le commissaire au développement économique du Plateau, auprès des commerçants du Mile-End depuis le printemps dernier.
Le financement sera puisé à même le fonds de dynamisation des artères commerciales (FDAC), un fonds qui permet aux associations de commerçants et aux sociétés de développement commercial (SDC) de financer des activités de promotion des commerces locaux.
La Nuit blanche sur Tableau Noir, qui avait lieu récemment sur Mont-Royal, est notamment réalisée en partie grâce à ce financement qui provient d’une portion des revenus des parcomètres situés dans l’arrondissement.
Charles-Olivier Mercier, qui est directeur général de la Société de développement de l’Avenue du Mont-Royal et secrétaire de de l’Association des SDC de Montréal, voit d’un bon oeil la création de cette nouvelle association dans le Mile-End : « Toronto a plus de 70 SDC sur son territoire. Même chose à New York. Ces SDC participent au bon développement de ces villes. On en compte actuellement 17 à Montréal, lesquelles représentent pas moins de 15 000 places d’affaires. Ce nombre est appelé à augmenter dans les prochaines années et, dans ce sens, cette annonce est une bonne nouvelle. Dans la mesure où une SDC incite les gens d’affaires d’un territoire à tous se prendre en main pour développer leur milieu, espérons que cette association ne sera pas que volontaire, mais bien une SDC à part entière.»
« Nous sommes tous gagnants avec l’arrivée de ce regroupement de gens d’affaires, et nous saluons leur réponse positive à notre invitation, a pour sa part déclaré la conseillère du district du Mile-End et responsable de la dynamisation commerciale, Marie Plourde, par voie de communiqué. C’est plus facile pour les commerçants, qui travaillent des heures folles, et pour l’arrondissement, qui reçoit de nombreuses demandes de part et d’autre, de mener des projets de dynamisation commerciale et de régler des problèmes conjointement lorsqu’il y a des interlocuteurs organisés », a-t-elle ajouté.
Des difficultés
Les politiques de l’arrondissement en matière de stationnement et de circulation automobile sont souvent pointées du doigt comme un frein au développement commercial du Plateau.
La situation précaire du commerce de détail n’est cependant pas un phénomène restreint à l’arrondissement.
Même le géant du café Second Cup cherche à se repositionner, notamment face à son compétiteur Starbucks qui vient de fermer une succursale sur Laurier.
Les commerces de proximité ayant pignon sur rue dans l’arrondissement font également face à une importante concurrence du commerce électronique qui risque de s’accentuer avec la hausse de la TVQ annoncée la semaine dernière par le gouvernement du Québec.
« L’une des grosses faiblesses des commerçants est qu’ils sont encore trop peu présents sur le web », note d’ailleurs le commissaire au développement économique de l’arrondissement, Martin Belzile, qui ajoute que certaines SDC offrent de la formation aux commerçants et s’activent sur les réseaux sociaux dans le cadre du FDAC.
Un soutien essentiel
En se regroupant au sein d’une association commerciale, les commerçants du Mile-End pourront également bénéficier de ce soutien essentiel dans un contexte difficile pour le commerce de proximité.
« Il y a toujours de la place pour de nouvelles SDC à Montréal, commente en terminant, Charles-Olivier Mercier. D’ailleurs, entre SDC, les relations sont amicales. On se challenge, on se fait des critiques constructives, mais surtout, on s’épaule, car on vit des situations similaires et on vise des objectifs communs. »
En plus de la subvention au regroupement des gens d’affaires du Mile-End dans le cadre du FDAC, le conseil a accordé mardi près de 45 000 $ à l’Association des commerçants de l’avenue Laurier Ouest, 36 500 $ à l’Association des commerçants de l’Avenue Duluth et quelque 12 000 $ à l’Association des commerçants Prince-Arthur.