Dix ans après le début du processus de requalification de l’ancien pôle manufacturier, la Ville prévoit encore investir dans le secteur Saint-Viateur Est.
Des investissements de 7,5 millions de dollars sur 3 ans pour la revitalisation du secteur sont prévus au Programme triennal des immobilisations (PTI) 2018-2020 de la Ville de Montréal, déposé à la fin janvier, qui prévoit également des dépenses majeures en infrastructures et dans les parcs.
Des investissements additionnels de 5,9 millions de dollars sont également projetés ultérieurement à 2020 pour parachever la transformation de cet ancien quartier industriel en pôle d’économie créative.
Confirmer la nouvelle vocation du secteur
Par ces investissements, la Ville vise à « offrir des aménagements s’arrimant davantage avec la nouvelle vocation du secteur et aux modes de déplacement actifs et collectifs », notamment par le biais de l’aménagement d’un parc linéaire dans les allées Alma et du Carmel et par un réaménagement de la rue Henri-Julien.
La fiche du projet détaille les intentions de la Ville dans ce dossier : « L’objectif principal du projet consiste à transformer un secteur industriel en un secteur d’emploi dans le domaine de la création en misant sur la présence des nombreux lieux de production artistique. Avantagé par sa situation géographique, le secteur requiert toutefois une requalification du domaine public et l’ajout d’espaces verts. Des immeubles de grande valeur patrimoniale, tel que le monastère des Carmélites, constituent aussi des atouts qui méritent d’être mis en valeur dans l’intervention globale. En ce sens, une demande d’augmentation de la portée du projet sera présentée aux instances. »
Baliser le développement
Contrairement au secteur Marconi-Alexandra dans La Petite-Patrie, qui vit un processus similaire de désindustrialisation et d’embourgeoisement, le secteur Saint-Viateur Est fait l’objet d’une attention soutenue des pouvoirs publics depuis une dizaine d’années.
Afin de mitiger les impacts de l’arrivée de gros joueurs dans le secteur, l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a déployé des efforts de zonage visant à « baliser certains aspects du développement », expliquait le conseiller municipal du secteur Richard Ryan en entrevue avec Pamplemousse.ca l’an dernier.
Les investissements annoncés par la Ville de Montréal surviennent d’ailleurs peu de temps après que l’arrondissement ait uniformisé le zonage dans le secteur afin de renforcer la protection des ateliers d’artistes.
Si les gros joueurs contribuent à renforcer le dynamisme de ce pôle d’emploi, le foisonnement de microentreprises et la présence d’ateliers d’artistes jouent contribuent fortement à l’attractivité du territoire. « C’est important de protéger les petits avec des règlements de zonage », observait le conseiller du district l’an dernier.
[Rectificatif : une première version de ce texte indiquait que le PTI avait eété adopté fin janvier alors qu’il a en fait été déposé pour analyse avant d’être soumis au vote en février.]