Après les associations de commerçants, au tour des résidents de demander la révision du budget déposé la semaine dernière.
Le regroupement Montréal pour tous juge que les hausses de taxes imposées par la nouvelle administration sont excessives et demande à la Ville de Montréal d’étaler ou de moduler les augmentations de taxes et de revoir les dépenses de la Ville.
Critiquée pour les augmentations de taxes supérieures à l’inflation, la mairesse Valérie Plante a jusqu’ici fermé la porte à la révision du budget demandée notamment par l’Association des Sociétés de développement commercial (SDC) de Montréal.
Pression fiscale, pression foncière
« Ça fait trop de pression sur les payeurs de taxes, sur les propriétaires fonciers », s’inquiète le porte-parole de Montréal pour tous, Pierre Pagé.
D’autant plus que les hausses de taxes surviennent dans un contexte de hausse des valeurs foncières qui fait grimper la facture fiscale des contribuables. Pierre Pagé cite, à titre d’exemple personnel, le cas de sa propriété sur la rue Waverly dans le Mile End, dont la valeur s’est appréciée de 60 000 $ au rôle 2017-2019, par rapport au rôle précédant.
L’augmentation des taxes s’applique donc à une valeur majorée d’environ 20 000 $ cette année.
« La question de fond, c’est comment on atténue et on contrôle le marché », commente Pierre Pagé qui souligne que l’augmentation de l’effort fiscal exigé des contribuables pourrait forcer des personnes moins fortunées à quitter leur résidence.
Nouvelle administration, vieux problèmes
L’an dernier, Montréal pour tous avait critiqué l’administration Coderre qu’elle accusait de considérer « l’habitation d’abord comme un lieu d’investissement et d’enrichissement et ensuite seulement comme un milieu de vie ».
Dans une analyse préliminaire du budget, le regroupement note que des « problèmes de fond demeurent et empêchent encore d’instaurer de profonds changements », notamment au chapitre de la création de nouvelles sources de revenus et du contrôle des dépenses.
Si Montréal pour tous se réjouit toutefois d’un certain nombre de dépenses au chapitre des transports en commun, de la réfection des infrastructures ou de l’aide aux locataires.
Impacts du gel de la taxe locale… et des hausses de taxe centrales
Le Plateau est l’un des rares arrondissements qui a gelé les taxes locales tant pour le secteur résidentiel que non résidentiel, ce qui n’est pas sans conséquence sur les investissements locaux.
« On voit une baisse au soutien communautaire, des graffitis et des ruelles vertes », relève Richard Phaneuf qui s’est penché sur les tendances du budget local présentées dans le budget de Montréal. « Peut-être que c’est le prix à payer pour les autobus », ironise le résident du secteur Milton-Parc qui se spécialise dans l’analyse des données ouvertes au service du bien commun.
Au cabinet du maire du Plateau, on a décliné notre demande d’entrevue sur la demande de révision du budget formulée par les SDC, car l’arrondissement préfère entreprendre un dialogue en privé avec ses partenaires des SDC.
On précise également que l’administration de Projet Montréal a entrepris une révision des taxes commerciales, mais que la nouvelle administration n’a eu que deux mois entre son élection et la présentation du budget.