Un « trottibus » pour remplacer le transport scolaire à FACE

Privés de transport scolaire depuis l’an dernier, les élèves doivent marcher un kilomètre pour se rendre au service de garde après l’école.

La Commission scolaire de Montréal avait invité les parents à trouver leur propre solution à l’abolition des services de transport scolaire pour les écoles a vocation particulière comme FACE, évoquant même la possibilité pour les parents de recourir à UBER.
Une solution originale
Le président du conseil d’administration du Service d’accueil du centre multi-ethnique Saint-Louis, Jason Prince, explique que devant « une urgence » les parents ont « improvisé une réponse » qui consiste à accompagner à pied la soixantaine de jeunes âgés de 5 à 12 ans qui fréquentent le service de garde.
Afin de pérenniser cette solution, Jason Prince a fait appel au programme Walksafe, un service d’accompagnement bénévole mis en place au début des années 1990 par l’association étudiante de l’Université McGill pour assurer la sécurité des femmes marchant seules le soir dans le « ghetto McGill » après une série d’incidents survenus dans les années 1980.
Dans le cadre d’un projet-pilote, formalisé la semaine dernière, des bénévoles de Walksafe escortent désormais chaque jour de petits groupes de jeunes de l’école jusqu’à l’Association récréative Milton-Park où le service de garde a ses locaux.
Protéger les usagers vulnérables 24h/24
« On réalise que la vulnérabilité n’est pas l’apanage d’un groupe particulier », fait valoir Kong Yu, un bénévole de Walksafe. Après avoir offert, pendant 25 ans, son service d’accompagnement nocturne aux membres de la communauté universitaire, Walksafe a décidé d’élargir son mandat afin « d’inclure la communauté plus large », explique pour sa part la coordonnatrice du programme Daniela Arellano.
En chemin vers le service de garde, les élèves doivent traverser « deux grandes rivières d’acier », souligne Jason Prince en faisant référence à la densité de la circulation automobile sur l’avenue du Parc et la rue Saint-Urbain que les jeunes doivent croiser en pleine heure de pointe. D’où l’importance d’offrir un service d’accompagnement sécuritaire et bien encadré qui n’est pas sans parenté avec le programme du Trottibus mis sur pied par la Société canadienne du cancer.
« C’est le fun : on peut discuter avec les enfants », explique Josiane, une employée du service de garde, qui souligne que la marche prend environ 30 minutes, car il faut marcher « à la vitesse des enfants » et s’arrêter à chaque intersection pour s’assurer que les jeunes demeurent groupés.