Ah! le désir
désir de plaire
plaisir de désirer
Sans hésitation
ne pas résiter
ni se désister
face à la tentation
S’incliner
devant le moment
se laisser aller
à tous les penchants
qui nous plaisent
Ah! le plaisir
plaisir avouable
désir non-coupable
Consenti
à soi-même
à l’autre
tel quel
quel qu’iel soit
S’aimer en liberté
à l’envers
à l’endroit
Avoir le choix
Avoir le droit
de soupirer
Ah! le soupir
ce soupir que l’on pousse
soupir à force de vouloir pouvoir
Dire oui
dire non
dire peut-être
dire son nom
dire je t’aime
dire encore
S’il-te-plaît
Ah! le plaisir encore
plaisir de se connaitre
désirer se reconnaître
Un peu
beaucoup
passionnément
à la folie
de temps en temps
tout doucement
Ah! la douceur
Douceur d’une peau effleurée
À cœur ouvert la douceur
De la caresse d’une parole sincère
Du silence d’un regard entendu
D’un orgasme où s’incarne d’un coup
notre spasme de vivre
Ah! la vie
la vie qu’on reçoit
la vie qu’on donne
si on peut
La vie qu’on pleure
quand on se blesse
quand on se brûle
quand on se meurt de l’intérieur
quand on ne sait rien donner à naître
quand on se fait dire infertile
dans une clinique stérile sans fenêtres
Ah! les fenêtres
Vitre givrée de nos jardins secrets
Fenêtre brisée de nos tabous levés
Ces fenêtres grandes ouvertes
comme les bras d’un être aimé
comme un amour fané qu’on quitte
comme un amour perdu qu’on retrouve
comme on se redécouvre à chaque fois
un peu plus vrai
Ah! La vérité
À vrai dire si je parle de moi
c’est vraiment pour parler de nous
de nos désirs insatiables
des plaisirs dont on se délecte
de nos soupirs insaisissables
toujours de nos plaisirs complices
de la douceur de nos rencontres
des vies qu’on mène de notre mieux
et des fenêtres qu’on ouvre en soi