Il reste une semaine à l’ITHQ pour entamer les travaux de mise en accessibilité de sa nouvelle terrasse, à défaut de quoi le RAPLIQ portera plainte.
Après avoir avisé la direction de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) le mois dernier, le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) a mis en demeure l’établissement la semaine dernière.
Accessibilité universelle à géométrie variable
« Nous avons appris que votre terrasse extérieure n’est pas accessible aux personnes se déplaçant en fauteuil roulant, mais nous n’y avons pas cru, alors nous nous sommes déplacés pour constater que c’est malheureusement vrai », peut-on lire dans la mise en demeure dont Pamplemousse.ca a obtenu copie.
C’est lors d’une sortie au restaurant de l’ITHQ le 31 mai dernier que la présidente du RAPLIQ, Linda Gauthier, a d’abord constaté que la terrasse n’était pas accessible. Suite à ses démarches auprès de la direction de l’ITHQ, on lui a assuré que la terrasse serait rendue accessible sous peu, avant de lui annoncer qu’il serait finalement impossible de procéder à la mise en accessibilité.
Les raisons invoquées par l’ITHQ ne tiennent pas la route, estime la militante qui a été de tous les combats pour l’accessibilité universelle. On lui a expliqué que la terrasse était un lieu de formation pour les étudiants en hôtellerie et que l’accessibilité pourrait nuire à la sécurité des étudiants; que le restaurant respectait les normes d’accessibilité universelle prescrite dans le Code du bâtiment étant donné que sa salle à manger et ses toilettes sont accessibles; et que la terrasse étant située sur le domaine privé, elle n’est pas soumise à l’obligation d’accessibilité universelle (AU) prévue dans le règlement d’occupation du domaine public de l’arrondissement.
« Le café-terrasse de l’ITHQ, pour lequel nous avons délivré un permis, est situé sur le domaine privé », confirme Michel Tanguay, chargé de communication à l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. « Le Plateau-Mont-Royal ne peut pas être tenu responsable d’une situation pour laquelle il n’a pas les pouvoirs d’intervenir», insiste-t-il dans sa réponse acheminée par courriel : « Nous avons demandé à l’ITHQ d’évaluer la possibilité de rendre le café-terrasse accessible, mais la décision finale de ne pas installer de rampe d’accès ou une plateforme élévatrice leur appartenait. »
Retour à la case départ?
« C’est des excuses », s’insurge Linda Gauthier. En refusant de rendre sa terrasse inaccessible, l’ITHQ va en sens inverse du principe d’accessibilité inscrit au cœur de la nouvelle politique de développement social de la Ville de Montréal. « Quel exemple ils donnent? », s’interroge la présidente du RAPLIQ en soulignant que l’ITHQ est un organisme public qui devrait être à l’avant-garde en matière d’accessibilité.
Décidée à obtenir gain de cause, Linda Gauthier entend se présenter au conseil d’arrondissement de ce soir (4 juillet) pour faire valoir ses doléances. « S’ils me répondent quelque chose qui n’est pas satisfaisant, on va faire une plainte à la Commission [des droits de la personne] », prévient la présidente du RAPLIQ.
« C’est plate d’être toujours en confrontation », se désole la militante qui rappelle que c’est à la suite d’une plainte du RAPLIQ à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec (CDPDJ) contre l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal que l’obligation d’AU sur les terrasses a été introduite.
En juillet 2012, la Ville de Montréal s’était d’ailleurs donné cinq ans pour rendre accessible l’ensemble des terrasses sur son territoire.
La direction de l’ITHQ n’avait pas retourné notre demande d’entrevue au moment de publier.
[NDLR : Cet article a été mis à jour pour inclure la réponse de l’arrondissement.]