Une vingtaine de personnes étaient inscrites à la période de questions du public au conseil d’arrondissement du 3 avril.
Plusieurs questions tournaient autour de projets de démolition qui relancent le débat sur la préservation du patrimoine bâti du Plateau.
Projet de démolition contesté sur Saint-André
Le projet de démolition de l’immeuble situé à l’angle des rues Saint-André et de Bienville, rejeté par l’arrondissement, faisait l’objet d’une demande d’appel lors de la séance de lundi.
Accusé de négligence dans ce dossier, le propriétaire du bâtiment, Stevens Coulombe, s’est défendu d’avoir volontairement laissé l’immeuble se dégrader depuis qu’il en a fait l’acquisition en 2001. Il affirme plutôt avoir eu l’intention initialement d’agrandir et de rénover le bâtiment, mais avoir été convaincu par un récent rapport d’ingénieur que la démolition était désormais nécessaire et urgente.
« L’immeuble était dans un état bien pire que ce qu’on pouvait imaginer », a-t-il expliqué pour justifier sa demande de démolition. Le promoteur immobilier, qui dit être propriétaire d’une trentaine d’immeubles sur le Plateau, a annoncé avoir l’intention de reconstruire un bâtiment neuf tout en récupérant la pierre calcaire St-Marc du bâtiment d’origine pour l’intégrer dans la nouvelle façade.
Accompagné de l’ingénieur Paul-Francis Jacques et de l’entrepreneur général Jules Gagné, Stevens Coulombe a tenté de convaincre le conseil d’accepter sa demande de démolition. De nombreux citoyens étaient pour leur part présents pour réitérer leur opposition au projet de démolition et demander à l’arrondissement d’être plus sévère envers les propriétaires négligents qui laissent leurs immeubles se dégrader.
Évacuation précipitée sur Duluth
Dans un même ordre d’idées, des résidents de l’immeuble situé au 920-938, Duluth Est, qui ont reçu le mois dernier un ordre d’évacuation de l’arrondissement, les intimant de quitter les lieux d’ici le premier juin, sont venus demander des précisions.
Les élus ont semblé aussi surpris que les citoyens par cette nouvelle. Le directeur du développement du territoire et des travaux publics de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Guy Ouellet, a toutefois confirmé que l’immeuble en question faisait l’objet d’une surveillance des services de l’arrondissement depuis plusieurs années et a promis d’organiser une rencontre avec l’inspecteur responsable du dossier pour tirer l’affaire au clair rapidement.
Des litiges privés s’invitent au conseil
En plus de ces dossiers de démolition qui ont accaparé une grande part des débats, deux autres litiges privés ont été portés à l’attention du conseil.
Le premier est celui qui oppose le Livart à ses voisins. Les fondateurs de la galerie d’art, Cindy Tessier Trudeau et Marc O’Brien-Miro, qui ont lancé la semaine dernière une campagne de recherche d’appuis se sont tournés vers le conseil pour trouver une solution au conflit qui porte sur des nuisances alléguées liées à l’usage de la salle multifonctionnelle située au sous-sol de l’ancien presbytère Saint-Jude comme lieu de réunion.
Le second litige qui s’est transporté devant le conseil lundi soir concerne une ruelle piétonne, située entre les rues Berri et Chateaubriand au sud de Marie-Anne, sur laquelle un propriétaire riverain a empiété avec une terrasse qui bloque complètement le passage.
« C’est la soirée des sujets complexes », a commenté le maire d’arrondissement Luc Ferrandez, qui affirme partager l’indignation des résidents qui s’estiment floués par un tel usage privatif d’un espace partagé, mais qui explique que l’arrondissement est toutefois impuissant pour intervenir dans ce dossier étant donné qu’il s’agit d’une ruelle privée.
Pour consulter, les sommaires décisionnels ainsi que les faits saillants de la séance, rendez-vous sur le site Internet de l’arrondissement. La captation en direct du conseil, que notre journaliste a suivi à distance, est quant à archivée sur le site de webtv.coop.