Après des mois d’incertitude, le transfert d’une partie des services du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau vers l’Institut Gingras-Lindsay est confirmé.
Ce transfert s’inscrit dans le cadre d’une grande réorganisation des services de réadaptation à Montréal, dont faisait état Le Devoir mercredi.
« Je ne suis pas excessivement contente », commente d’entrée de jeu la présidente du comité des usagers du Centre Lucie-Bruneau (CRLB), Monika Throner. Le comité est opposé au projet de fusion avec l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay de Montréal (IRGLM), situé à Côte-des-Neiges.
Des impacts cliniques… et budgétaires
« Il y a des affaires positives; je ne peux pas dire que c’est tout négatif », concède-t-elle en soulignant que le maintien de certains suivis sur place et du centre de conditionnement physique au CRLB évitera à plusieurs usagers de faire l’aller-retour entre les deux sites.
Plusieurs lits seront par contre perdus et une partie du personnel sera transféré à l’IRGLM, ce que redoutait le comité des usagers qui appréhende une perte d’expertise au CRLB.
« On va avoir des problèmes avec notre budget », prédit par ailleurs Monika Throner qui rappelle que le CRLB avait jusqu’ici réussi à maintenir l’équilibre budgétaire, malgré les compressions dans le secteur de la santé.
Or, les trois programmes transférés à l’IRGLM sont financés partiellement par des « agents-payeurs », soit des tiers comme la Société de l’assurance automobile du Québec ou la Commission de la santé-sécurité au travail qui assument une partie des frais de traitement. La perte de ces programmes avec agent-payeur, combinée aux nouvelles compressions à venir dans le réseau, laisse craindre le pire à Monika Throner.
Une consultation sur la forme, mais pas sur le fond
« Des consultations, oui, il y en a eu », reconnait la présidente du comité des usagers qui indique que ceux-ci ont notamment été sondés sur la question de leurs besoins en transport en cas de transfert des services. « Il n’y a jamais eu de focus group avec un groupe d’usagers », souligne-t-elle en précisant que la fusion avec l’IRGLM affecte également les usagers de l’Institut Raymond-Dewar, rue Berri, dont les services seront dispersés sur trois sites.
« Eux autres sont vraiment perdants », déplore Monika Throner.