En cette Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal, je livre ici un fragment d’écriture très personnel, adapté du texte que j’ai lu à la célébration de la vie organisée le 14 septembre pour mon deuxième fils, Théo Heap-Van Vliet, né sans vie le 28 février 2019.
Théo, mon étoile filante. Un petit fragment d’Univers qui est passé furtivement éclairer le ciel de ma vie pour t’éteindre aussitôt le 28 février 2019. Théo, mon météore qui, même réduit en cendres et en poussières, aura eu un impact définitif sur le paysage de ma vie.
Même si tu n’as jamais posé les pieds sur la Terre, tu marches avec moi partout où je vais.
Ton absence te rend omniprésent dans ma vie, même si ton corps est réduit en cendres.
J’aurais tant voulu te connaître, te voir grandir.
J’aurais aimé te parler de ta famille qui t’attendait, qui t’espérait.
De ta grand-mère qui t’a précédé dans la mort, mais qui, comme toi, s’est accrochée à la vie jusqu’au dernier moment.
De ta mère qui t’a porté et qui peut attester de la vitalité qui t’animait. Une femme hors du commun, à l’image de ta grand-mère; un être d’une force, d’un courage et d’une résilience à toute épreuve (même celle de te perdre, quelle pire épreuve peut-on imaginer pour une mère?). Une personne débordant de ténacité, de passion et de créativité.
De ton grand frère qui sans t’avoir connu, te porte dans son coeur et t’aime beaucoup, beaucoup (comme il le dit lui même avec ses mots d’enfant). Un petit garçon drôle, attachant, habile et intelligent qui t’aurait appris plein de choses et qui aurait aussi appris plein de choses de toi, j’en suis certain.
Ce que je peux dire de toi, ce que je connais de toi, se résume à si peu.
Tu étais beau et paisible quand je t’ai tenu dans mes bras pour la première et dernière fois.
Tu es parti comme tu es venu, sans souffrance, sans besoins ni désirs.
La vie n’aura été pour toi que douceur et amour.
Nous qui te survivons porterons le souvenir de toi pour tout ce que tu as été et tout ce que tu aurais pu être.
Les mots me manquent pour exprimer la tristesse, la douleur, la colère, la peine, l’incompréhension qu’a suscité en moi ta mort; mais aussi la joie, la gratitude d’avoir assisté à ta naissance, aussi tragique fut-elle.
Laisse-moi t’assurer que ta venue au monde ne se résumera jamais à ta mort, et que tu fais partie d’une grande famille et d’une communauté qui partage le souhait que le monde qui t’a vu naître soit accueillant pour celles et ceux qui te suivront.
une seule nuit dans mes bras pour toujours dans mon coeur
Poème pour Théo