Le Centre d’écologie urbaine de Montréal mène en partenariat avec Élections Montréal une initiative visant à stimuler la participation électorale locale.
Lancée la semaine dernière, la campagne La Ville que nous voulons est à la fois l’aboutissement d’une démarche itinérante de consultation publique et le point de départ d’une démarche visant à stimuler la participation électorale en vue des élections municipales du 5 novembre.
Une participation anémique
Avec cette campagne, le CEUM cherche à « stimuler la participation de manière non partisane », explique le chargé de communications au Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM), Jean-François Harvey, qui note que le taux de participation aux élections municipales est « historiquement, traditionnellement plus bas » qu’aux élections provinciales ou fédérales.
En effet, malgré une nette progression depuis l’élection de 2005, où à peine 35 % des voix avaient été exprimées, le taux de participation aux élections municipales se situe bien en deçà de 50 % à Montréal. À titre de comparaison, le taux de participation aux élections provinciales s’est stabilisé entre 70 % et 75 % depuis 2003, selon le Directeur général des élections du Québec, alors qu’à peine 39 % des électeurs s’étaient prononcé lors des élections à la mairie de Montréal en 2009 et seulement 43 % d’entre eux se sont prévalus de leur droit de vote en 2013.
Si le maire d’arrondissement sortant de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, peut se vanter d’avoir a été réélu en 2013 avec une majorité de plus de 50 % des voix, il faut savoir que les quelques 16 000 voix exprimées en sa faveur ne représentaient en fait qu’environ le quart des voix admissibles sur le Plateau.
Des outils d’information et de participation
Une piste d’explication de cette participation famélique aux élections municipales est la complexité du système politique montréalais avec ses multiples paliers, analyse Jean-François Harvey. Dans le but de permettre aux gens de mieux comprendre le système, le CEUM a élaboré dans le cadre de la campagne un Guide d’information de l’ABC de l’élection municipale qui sera mis à jour et adapté avec les informations détaillées sur le vote pour chacun des 19 arrondissements de Montréal.
Outre ce volet informatif, la campagne vise également à contrer le cynisme et l’apathie ambiants en proposant aux individus ou aux organismes d’organiser des discussions sur les élections municipales dans leurs milieux. « On ne veut pas se mettre à la place des citoyens, on veut les outiller », soutient Jean-François Harvey qui souligne que le guide d’animation élaboré par le CEUM propose différentes formules, à adapter selon les contextes.
Sur demande, l’équipe du CEUM offre d’animer les discussions et de se déplacer avec son kiosque mobile, La Bécane à idées, qui a sillonné les 19 arrondissements de Montréal cet été pour recueillir les rêves des Montréalais et des Montréalaises pour leur ville.
Des rêves à la réalité
Les résultats de cette consultation itinérante sont d’ailleurs présentés sous forme de fiches thématiques qui seront dévoilées au cours de prochaines semaines. Reprenant quelque 876 rêves recueillis pendant la grande tournée de la Bécane à idées, ces fiches visent à alimenter les débats en mettant de l’avant les préoccupations et les souhaits exprimés par la population montréalaise sur différents enjeux comme les transports actifs et collectifs, l’accès à l’eau, le verdissement, le commerce local ou les loisirs.
« Ces rêves-là ne sont pas farfelus », insiste Jean-François Harvey qui souligne que chaque fiche thématique propose quelques faits pour appuyer les propositions citoyennes.