La seconde édition de RU marque l’aboutissement d’une longue tradition d’innovation en matière de développement commercial sur Mont-Royal.
Lorsque la Société de développement de l’avenue du Mont-Royal (SDAMR) a lancé la Nuit blanche sur tableau noir, au milieu des années 1990, c’était du jamais vu d’organiser une foire commerciale qui ne se réduisait pas à une vente trottoir.
« Ça a ouvert le bal », analyse Charles Olivier Mercier, directeur général de la SDAMR.
Entre innovation et émulation
C’est à l’ancien directeur de la Société de développement commercial (SDC) de l’Avenue, Michel Depatie, qu’on doit cet étonnant mariage entre art urbain et commerce local. Le concept a depuis fait des petits : qu’on pense au festival MURAL sur Saint-Laurent, lancé en 2013, ou au projet Fréquence sur Saint-Denis, inauguré cette année.
Charles Olivier Mercier, se réjouit ainsi de voir que « les jeunes SDC s’inspirent des plus vieilles ». Il note par exemple que le Passeport local lancé cette année dans le cadre de la stratégie de relance de Saint-Denis existe depuis plus de dix ans sur Mont-Royal. Loin d’entrer dans une logique de compétition, les trois SDC du Plateau entretiennent une étroite collaboration qui leur permet d’échanger sur les meilleures pratiques de développement commercial.
Éviter la politisation
Après 20 ans à la tête de la SDAMR, Michel Depatie avait quitté ses fonctions parce que les joutes politiques l’avaient « usé », avait-il déclaré en 2015 lors d’une entrevue à La Presse.
Saluant le « sens politique » de la directrice générale de la SDC Saint-Denis qui a su prendre les rênes malgré la politisation outrancière du chantier de l’an dernier, Charles Olivier Mercier refuse pour sa part de se laisser entrainer pour sa part dans des querelles politiques, comme celles concernant les travaux de resurfaçage de l’avenue qui ont fait l’objet d’un échange acerbe sur Twitter lundi entre le militant d’Équipe Coderre Jean-Pierre Szaraz et l’attaché politique du cabinet du maire du Plateau-Mont-Royal, Sébastien Parent-Durand. « C’est juste un petit cafouillage administratif », lance le DG de la SDAMR qui estime qu’il s’agit là d’une tempête dans un verre d’eau.
Les vrais enjeux sont ailleurs, insiste Charles Olivier Mercier qui souligne que le dernier plan de développement commercial de Montréal date d’une trentaine d’années. Dans un document d’orientation publié en 2008, l’Association des SDC de Montréal (ASDCM) déplorait d’ailleurs « l’absence d’un plan directeur de la Ville de Montréal, portant sur le développement des artères commerciales en tant que milieu de vie et de proximité ».
Un renouveau stratégique qui se fait attendre
Près de 10 ans plus tard, il n’y a toujours « pas de plan d’ensemble de l’activité commerciale à Montréal », déplore le directeur général de la SDAMR qui siège d’ailleurs au conseil d’administration de l’ASDCM en compagnie de Tasha Morizio, de la Société de développement du boulevard Saint-Laurent, et de Caroline Tessier, de la SDC Saint-Denis.
En 2011, l’ASDCM demandait déjà à ce qu’« un véritable plan de développement commercial pour les quartiers de Montréal soit élaboré et mis en œuvre ». Pour mener à bien les avancées réalisées dans le cadre de la Stratégie de développement économique 2011-2017, « la Ville de Montréal a tout intérêt à renouveler sa stratégie de développement commercial », estime Charles Olivier Mercier.