Avenir de l'Hôtel-Dieu : entre prudence et optimisme

Deux membres de la communauté Milton-Parc ont interpellé les élus sur l’avenir de l’Hôtel-Dieu lors du conseil de ville de lundi (21 août).

La militante Lucia Kowaluk a commencé par saluer le Plan d’action de la Stratégie centre-ville, dévoilé la semaine dernière par l’administration Coderre. « Pour une fois, nous sommes sur la même longueur d’onde », lance la cofondatrice de la Communauté Milton-Parc. Elle souligne que la volonté affichée par la Ville de reconvertir des sites d’envergure, dont ceux d’hôpitaux excédentaires, et de créer du logement abordable, notamment pour les familles et les personnes en situation d’itinérance, fait directement écho au projet de conversion de l’Hôtel-Dieu proposé l’an dernier au terme d’une longue démarche de mobilisation et de concertation communautaire.
Un optimisme prudent
Le maire de Montréal, Denis Coderre, assure que ce projet peut compter sur son « soutien », mais souligne que la Ville demeure « à la merci » du ministère de la Santé et des Services sociaux, qui n’a pas encore tranché sur l’avenir des bâtiments et des terrains de l’Hôtel-Dieu après 2021. Même son de cloche de la part du responsable de l’urbanisme, Russel Copeman, qui rappelle que le gouvernement du Québec n’a pas décidé si le site de l’Hôtel-Dieu serait ajouté sur la liste des immeubles excédentaires une fois que l’ensemble des activités hospitalières aura été transféré au nouveau CHUM.
« M. Copeman et M. Coderre se sont avancés plus que jamais », se réjouit Lucia Kowaluk qui fait preuve d’un optimisme prudent. Elle souligne que même si le maire Coderre « ne s’est engagé à rien » de concret en ce qui concerne le développement futur du site, « il a été très clair » sur les orientations de développement envisagées par la Ville, orientations qui concordent avec celles proposées dans le projet Communauté-Saint-Urbain.
Un potentiel de logement coopératif sans précédent
Nathan McDonnel insiste pour sa part sur le potentiel de développement de logement social et coopératif sur le site. La reconversion de certains pavillons excédentaires et la construction de nouveaux immeubles sur les stationnements représentent à son avis « un projet extraordinaire » pour le développement d’un parc de logements de type coopératif comme celui développé par la Coopérative Milton-Parc depuis 35 ans.
« Des milliers de personnes pourraient vivre là », souligne Lucia Kowaluk. La militante estime que la construction d’immeubles de logements abordables de type coopératif sur les trois immenses stationnements de l’Hôtel-Dieu et la conversion d’anciens pavillons hospitaliers comme celui de l’Institut thoracique entraîneraient un « boom économique énorme » qui favoriserait le développement du commerce de proximité sur l’avenue du Parc.
Sans écarter entièrement la possibilité que l’Office municipal d’habitation puisse construire des logements de type HLM sur le site de l’Hôtel-Dieu, Russel Copeman assure que les projets d’habitation coopérative et à but non lucratif seront privilégiés. Si le responsable de l’urbanisme juge « prématurées » les questions sur la gouvernance du futur site de l’Hôtel-Dieu, Lucia Kowaluk n’entend pas attendre une éventuelle cession du terrain à la Ville en 2021 avant d’entamer ces discussions.
« Il faut maintenir la pression », insiste-t-elle en disant maintenant espérer obtenir des engagements de la Ville sur un modèle de gestion immobilière qui accorderait à la communauté un réel contrôle sur le développement du site.