Destiné à réduire les nuisances liées à la vie nocturne aux abords de la Main, le programme des Veilleurs est de retour sur le boulevard Saint-Laurent.
Lancé en 2013 sous forme de projet-pilote en collaboration avec le Service de police de la Ville de Montréal (SVPM), le programme relancé l’an dernier vise à réduire les incivilités et à augmenter le sentiment de sécurité de la clientèle et du voisinage.
« Les yeux dans la rue »
Il s’agit en quelque sorte d’une mise en pratique du principe « des yeux dans la rue » (« eyes on the street »), développé par Jane Jacobs dans son œuvre phare The Death and Life of Great American Cities, publiée en 1961.
Chaque vendredi et samedi, une équipe composée de deux veilleurs, d’un superviseur et d’un medic sillonne ainsi les abords du boulevard Saint-Laurent de 22 h à 4 heures du matin et interviennent pour éviter les débordements, parfois violents, qui surviennent à la sortie des bars.
La méthode douce
« On voit que c’est un programme qui marche très bien », explique la Directrice générale de la Société de développement commercial du boulevard Saint-Laurent (SDBSL), Tasha Morizio. Elle souligne que ce sont parfois les veilleurs qui avertissent les patrouilleurs à vélo du poste de quartier d’une situation qui risque de dégénérer, alors que dans d’autres cas les policiers demandent aux veilleurs d’intervenir en civil pour éviter de générer de la tension par leur présence en uniforme.
Contrairement aux portiers des boites de nuit qui ont souvent recours à la force physique pour jeter à la rue les trouble-fêtes, les Veilleurs utilisent des méthodes d’intervention plus douces. « C’est un autre type d’intervention complètement », affirme Tasha Morizio qui explique que la plupart du temps les veilleurs sont en mesure de faire désescalader verbalement les situations.
Saint-Laurent en plein essor
La SDBSL a donc décidé d’investir 15 000 $ cette année dans le programme des Veilleurs afin de s’assurer que l’essor de la vie nocturne sur le boulevard Saint-Laurent ne se fasse pas au détriment de la sécurité des passants ou de la quiétude du voisinage.
Le dynamisme renouvelé de la vie nocturne est par ailleurs l’un des signes que la Main est définitivement sortie du creux de vague atteint il y a dix ans. Le taux d’inoccupation commerciale sur Saint-Laurent est aujourd’hui largement inférieur à la moyenne montréalaise. « Depuis 2016, on est stable à 7 % », se réjouit Tasha Morizio.
« Je pense que c’est beaucoup grâce à tous les programmes qu’on a mis en place », analyse la directrice générale de la SDBSL qui souligne que le retour des Veilleurs l’an dernier contribue grandement à améliorer l’expérience de nuit sur Saint-Laurent, alors que des programmes comme les brigades de propreté améliorent l’expérience de jour.