Un bilan sans demi-teintes des deux mandats de Projet Montréal

Le maire d’arrondissement sortant, Luc Ferrandez, a défendu le bilan des deux premiers mandats de son administration en présentant son équipe jeudi.

Après huit ans au pouvoir, sans opposition officielle, Projet Montréal estime avoir tenu ses promesses sur le Plateau. « Nous allons poursuivre dans la même direction », assure le maire Ferrandez. Flanqué de son équipe, qui comte deux nouvelles recrues, il martèle son message politique qu’il résume en une formule : « L’embellissement devient l’assise du développement. »
Repenser le développement
« Le nouveau développement économique est ici », indique Luc Ferrandez qui évoque l’essor d’une nouvelle économie post-manufacturière. Aux yeux du maire, cette nouvelle économie s’incarne notamment dans des espaces de travail partagé, comme la Halte 24/7 où Projet Montréal a choisi de tenir sa conférence de presse de lancement de campagne.
Des 10 000 emplois créés sur le Plateau depuis 2009, près de la moitié l’ont d’ailleurs été dans le secteur Saint-Viateur Est, ancien pôle manufacturier en pleine reconversion. Le maire souligne que la population de l’arrondissement a par ailleurs augmenté d’environ 4 000 habitants entre 2006 et 2011.
Condamnez-moi, l’histoire m’absoudra
S’il a abondamment prêté le flanc aux critiques, notamment celles de journalistes renommés, de vedettes en tout genre et d’une pléthore d’opposants politiques, Luc Ferrandez défend bec et ongles les politiques mises en place par son équipe depuis 2009.
« Aujourd’hui, la réalité nous donne raison », affirme-t-il sans ambages. Qu’il paraphrase ainsi Fidel Castro ne surprendra guère les plus véhéments de ses opposants qui qualifient volontiers le maire sortant de tyran.
Circulation et stationnement : faire parler les faits
Particulièrement polémiques, les politiques d’apaisement de la circulation commencent à porter fruit, souligne le maire. Il indique que le Plateau est « le seul quartier où il y a eu une réduction de la circulation », malgré l’augmentation du nombre d’automobiles observé à Montréal comme dans l’arrondissement. (Précisons que, dans les faits, c’est la part modale de l’automobile qui a diminué alors le nombre de déplacements automobiles continue de croître.)
Les restrictions de stationnement n’affectent que très peu le dynamisme de cette nouvelle économie, estime par ailleurs le maire sortant qui cite en exemple le secteur du Petit-Laurier. Malgré les restrictions de stationnement imposées en 2015, le secteur affiche actuellement un taux d’inoccupation nul.
Apaiser les craintes de l’opposition
« On a l’impression que tout le monde est fâché, mais ce n’est pas le cas », insiste pour sa part la conseillère d’arrondissement du district De Lorimier, Marianne Giguère, qui entend briguer le poste de conseillère de la ville dans ce district où s’est manifestée le plus de grogne dans la deuxième moitié du second mandat de l’administration Ferrandez.
« Je suis prête à débattre avec plaisir avec les candidats que M. Coderre va présenter », assure la candidate qui affirme vouloir « apaiser les craintes » attisées par l’opposition. Élue avec une confortable majorité en 2013, elle ne s’inquiète pas outre mesure de son avenir politique, même si l’Équipe Codere décidait de miser sur cette circonscription pour tenter de briser le monopole politique exercé par Projet Montréal sur le Plateau depuis huit ans.
L’absence d’une opposition officielle au conseil d’arrondissement n’empêche pas les débats d’idées, insiste-t-elle. Que ce soit lors des périodes de questions du public au conseil, parfois houleuses, ou dans les assemblées et les consultations publiques organisées par l’arrondissement : « L’opposition est là. »