Étalées sur trois ans pour les organismes communautaires, les hausses pour les locataires de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) sont maintenues pour les CPE.
La voie de compromis adoptée mercredi par le Conseil des commissaires est loin de satisfaire les locataires de la CSDM.
À long terme, la mesure destinée à apaiser les groupes communautaires touchés par les hausses drastiques de loyers ne résout rien pour les organismes communautaires qui feront face à des augmentations de plusieurs milliers de dollars annuellement. Dans le cas des CPE, confrontés à d’importantes compressions budgétaires aux cours des dernières années, les hausses sont maintenues dès cette année, souligne France Cantin, directrice du Centre de la petite enfance Soleil du Quartier, qui affirme que ses réserves sont nettement insuffisantes pour absorber une telle hausse.
Choc tarifaire en vue dans les CPE
La hausse du loyer à 15 $ du pied carré générera un manque à gagner d’environ 30 000 $ l’an prochain, selon la directrice qui ajoute que jusqu’en 2010, le CPE qui payait à peine 3 $ du pied carré. Cette hausse de 500 % des frais de loyers en moins de dix ans porte un dur coup au CPE établi depuis près de 50 ans sur le Plateau.
Même son de cloche du côté du CPE Le Trotteur qui, selon le scénario actuel, verra son loyer augmenter d’environ 50 000 $ en 2018. « Dans notre cas, pour l’exercice 2016-2017, les dépenses de locaux seront d’environ 91 000 $ alors que les dépenses admissibles maximales reconnues par le ministère de la Famille seront de 87 300 $ », souligne le directeur du CPE Guy Arseneault.
Les chiffres fournis par le CPE montrent que le loyer annuel versé à la CSDM est passé 18 346 $ en 2013 à 89 204 $ en cette année et qu’il atteindra 140 789 $ l’an prochain.
Les CPE, des entreprises commerciales?
« C’est juste pas possible que nous puissions payer le tarif CSDM. L’idée de faire des catégories de locataires et de nous mettre avec les entreprises commerciales est aussi assez saugrenue », fait valoir Guy Arseneault.
La directrice du CPE Soleil du Quartier, France Cantin, souligne d’ailleurs que la CSDM n’a fourni aucune explication mercredi soir pour justifier le fait que les CPE soient considérés comme des entreprises privées et non comme des organismes à but non lucratif. « On n’a pas eu de réponses », soupire-t-elle.
Selon nos sources, le ministère de la Famille soutient que les CPE doivent négocier avec la CSDM, alors que la CSDM invite plutôt les CPE à faire des représentations auprès du ministère.
Le commissaire scolaire du Plateau-Mont-Royal, Bernardus Valkenburg, n’avait toujours pas retourné nos demandes d’entrevue au moment de publier.