Radio Centre-Ville : le conflit s'enlise

À quelques jours de l’assemblée générale annuelle, le bras de fer entre les membres et la direction intérimaire de la radio communautaire a repris de plus belle.

Après avoir rejeté la nouvelle grille de programmation lors d’une assemblée extraordinaire en décembre, des membres de la radio communautaire se sont adressés la semaine dernière à la Cour supérieure. L’ordonnance de sauvegarde qui visait principalement à faire geler les nouvelles adhésions d’ici l’assemblée prévue le 22 janvier a toutefois été rejetée.
Un dossier complexe
« C’est un dossier très complexe », reconnaît Nathalie de Han, membre de la station élue au conseil d’administration en décembre, qui déplore que la décision de la Cour sous-estime l’urgence de la situation.
En effet, les membres du nouveau conseil d’administration craignent que le directeur intérimaire de la station, qui est également le président sortant du conseil d’administration, ne fasse, en vue de l’assemblée de dimanche, le plein de nouveaux membres favorables à son plan de redressement qui implique notamment la vente de temps d’antenne ainsi qu’une éventuelle vente du bâtiment qui abrite la station.
« Même si cette possibilité n’a jamais été dûment présentée aux membres ni discutée avec eux, M. Lalanne a déclaré lors d’une entrevue récente qu’il travaillait à la vente l’immeuble afin d’éponger les dettes de la radio et de la déménager », s’inquiète l’équipe du nouveau conseil d’administration dans une lettre adressée aux membres en fin d’année dernière dont Pamplemousse.ca a obtenu copie.
L’assemblée de la dernière chance?
Le CA sortant, que Nathalie de Han n’hésite pas à qualifier « CA pirate », refuse par ailleurs de céder les rennes de la station au nouveau conseil élu en décembre. L’administration sortante « ne veut pas nous donner les états financiers », s’insurge Nathalie de Han qui espère que l’assemblée générale du 22 janvier sera l’occasion d’avoir l’heure juste sur la situation financière et la gestion de la station.
De son côté, le directeur général par intérim, qui interprète le rejet de la requête du nouveau CA en Cour supérieure comme une confirmation de sa légitimité, estime qu’en raison d’un vice de forme à l’assemblée de décembre le nouveau CA a été « élu lors de façon illégale » et que l’existence parallèle de deux conseils d’administration est intenable.
Il précise que de nouvelles élections au conseil d’administration doivent avoir lieu à l’assemblée générale de dimanche.
[Note : Cet article a été mis à jour à la suite d’une entrevue avec le directeur général par intérim qui n’avait pas retourné notre demande d’entrevue au moment de la première publication de ce texte. Le vice de forme évoqué par le directeur a été confirmé par le nouveau CA qui soutien qu’il s’agit cependant d’une erreur de bonne foi dans la convocation de l’assemblée. La réunion qui aurait du être convoquée comme assemblée « extraordinaire » plutôt que comme assemblée « générale ».]