Logement social et communautaire : une histoire à suivre

L’Espace La Fontaine accueillera dès demain (12 janvier) une exposition célébrant 40 ans de logement à but non lucratif à Montréal. État des lieux sur le Plateau.

« Il y a une grande pression des copropriétés », constate Robert Mannigham, qui dirige le groupe de ressources techniques (GRT) Atelier Habitation Montréal depuis 25 ans.
S’il n’a pas été en mesure de freiner à lui seul la spéculation immobilière observée sur le Plateau depuis 30 ans, le développement du logement social et coopératif aura permis à tout le moins permis de retirer un certain nombre de logements du marché.
Selon un décompte réalisé par la Ville de Montréal en 2014, le Plateau compte quelque 3 800 unités de logement social et communautaire, dont 1256 habitations à loyer modique (HLM).
« Ce n’est pas beaucoup », convient Robert Mannigham qui tient tout de même à souligner quelques réussites.
Des réussites à célébrer
Il cite en exemple la Communauté Milton-Parc (CMP) qui est parvenue à mettre sur pied le plus important complexe de coopératives d’habitation en Amérique du Nord. Propriétaire de 616 logements répartis dans 146 immeubles résidentiels, dont plusieurs maisons victoriennes restaurées, la Communauté Milton-Parc offre aujourd’hui des logements abordables à environ 1 500 personnes.
« On a réussi à sauver des bâtiments historiques », se réjouit Robert Mannigham qui mentionne la conversion de l’ancienne Académie Marie-Immaculée en coopérative d’habitation comme un autre exemple de préservation du patrimoine bâti par le logement social et communautaire.
Saisir les possibilités restantes
« Il y a encore des possibilités », soutient le directeur du GRT qui reconnaît toutefois que dans les secteurs densément bâtis du Plateau, les projets de l’envergure de la coopérative Messier-Fullum-Parthenais (165 unités), fondée en 1992, des HLM de la résidence Mile-End (181 unités), construits en 2008, ou de la coopérative Mile-End (93 unités) qui doit voir le jour cette année, font figure d’exception.
D’autant plus que le cadre financier du programme Accès-Logis n’a pas été mis à jour depuis 2009, alors que les coûts d’acquisition et de construction ont considérablement augmenté.
Ce sont donc surtout des petits projets de 30 unités ou moins qui se développent à l’heure actuelle.