Les deux défis de la cohabitation interculturelle en ville

L’hétérogénéité historique du Plateau en fait un microcosme du Québec diversifié où les défis de la cohabitation interculturelle se posent depuis longtemps.

Alors que le débat sur l’identité reprend de plus belle au Québec, sur fond de normalisation du suprémacisme blanc aux États-Unis, Pamplemousse.ca revient sur les deux principaux enjeux que soulève la diversité culturelle à l’échelle urbaine.
1) Pluralisme et accommodement des pratiques religieuses minoritaires
S’il a refait surface cette semaine, le débat sur l’encadrement des lieux de culte n’a rien de nouveau.
« La question de l’aménagement des lieux de culte minoritaires est souvent révélatrice du degré de pluralisme d’une ville ou d’un segment de ville. Leur contenu symbolique important et leur marquage généralement significatif du paysage urbain ne sont pas étrangers aux controverses que nombre d’entre eux semblent susciter », observaient les chercheuses de l’INRS Julie Elizabeth Gagnon et Annick Germain dans un article publié en 2002 dans les Cahiers de géographie du Québec.
Dans un autre article, publié la même année dans les Cahiers du Gres, Julie Elizabeth Gagnon se penchait notamment sur le cas du développement d’une synagogue dans le Mile-End pour démontrer que « les caractéristiques urbaines, sociales et démographiques des milieux locaux ont un rôle important dans la construction d’un modus vivendi qui permet l’accommodement des différences », anticipant ainsi les événements qui allaient déclencher le débat sur les accommodements raisonnables.
2) Diversité linguistique et culturelle
S’il est encore majoritairement peuplé d’unilingues francophones d’ascendance européenne, le Plateau a toujours été un creuset d’immigration et de diversité ethnique et linguistique typiquement montréalais. « En effet, ce n’est pas la culture, mais les cultures qui sont depuis toujours le moteur du développement du Plateau-Mont-Royal », peut-on lire dans le catalogue de l’exposition Vies de Plateau, présentée entre octobre 2013 et janvier 2015 au Musée Point-à-Callière, et qui présente l’arrondissement comme un « lieu où s’est développé une urbanité francophone coexistant avec des vagues d’immigration successives qui modifièrent la réalité culturelle québécoise ».
C’est d’ailleurs sur le Plateau que sont établis plusieurs organismes qui œuvrent à la reconnaissance à l’inclusion de la diversité dans le secteur culturel et artistique montréalaise.